Le Conseil national de sécurité (CNS) de Côte d’Ivoire a annoncé, ce jeudi, avoir instruit les ministres de la Justice et de la Sécurité à interdire toute marche, meeting ou manifestation publique visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel, à quelques semaines de la présidentielle du 25 octobre 2025.
Réuni à Abidjan, l’organe présidé par le chef de l’État a relevé que, depuis la publication le 8 septembre de la liste définitive des candidats retenus pour le scrutin, « plusieurs individus, dont des responsables politiques, tiennent des propos à caractère xénophobe, haineux et subversif, et diffusent de fausses informations de nature à troubler l’ordre public ».
Le CNS a condamné « fermement » ces comportements jugés contraires à « l’esprit de paix et de responsabilité » attendu en période électorale, rappelant que selon l’article 138 de la Constitution, « les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours » et « s’imposent aux pouvoirs publics, à toute autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne physique ou morale ».
En conséquence, toute contestation des arrêts de la haute juridiction sera considérée comme illégale et expose ses auteurs à des poursuites. Les ministres concernés ont été chargés de prendre « toutes les dispositions nécessaires pour maintenir l’ordre et la sécurité », y compris par l’interdiction des manifestations publiques à caractère contestataire.
Ce rappel intervient dans un climat politique tendu, marqué par la rivalité entre les principaux candidats : le président sortant Alassane Ouattara (RHDP), l’ex-président Laurent Gbagbo (PPA-CI), Henri Konan Bédié (PDCI) et Tidjane Thiam. Les autorités veulent ainsi éviter la répétition de violences comme celles de 2010, qui avaient fait plus de 3 000 morts, et celles de 2020, où 85 personnes avaient perdu la vie lors de heurts liés au scrutin présidentiel.
Fulbert Yao