Après une première journée riche en révélations, le procès d’Amadé Ouérémi dans l’affaire du massacre de Duékoué dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, se poursuit ce jeudi 25 mars après-midi, devant le tribunal criminel du Plateau, avec la poursuite de l’interrogatoire de l’accusé et la comparution de certains témoins.
mercredi, le patron du Mont Péko Amadé Ouérémi a révélé que c’est le Commandant Fofana Losseni dit Loss qui a donné l’ordre de chasser les miliciens à Duekoué.
« J’étais à Bagouo le 27 mars 2011. C’est le Commandant Fofana Losseni dit Loss qui a donné l’ordre de chasser les miliciens de Duekoué. Moi, j’étais un rebelle aux ordres du chef de guerre Coulibaly de Kouibly. C’est lui qui m’a fourni des armes et des treillis militaires. Moi j’étais malade et je ne faisais que mettre les munitions dans les chargeurs des armes dans le village de Blodi. C’est après la libération de Duekoué que je suis entré dans la ville. Les vrais dozos étaient nombreux ce jour là. Ce sont les dozos qui ont tué les gens. Ce n’est pas parce que c’est mélangé qu’ils vont mettre tout sur moi. Dieu même sait que je n’ai pas fait ça moi seul. J’ai vu des corps des hommes. C’était beaucoup. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. Il y avait des femmes, des hommes, des enfants et des vieillards parmi les corps. Des personnes ont été brûlées vifs dans des maisons. On m’a utilisé comme un chiffon pour nettoyer leurs déchets. Je n’avais pas d’hommes sous mes ordres. Je n’ai pas tué de guéré. Les gens ont essayé de me tuer. Mais, ce que voulez, je vais tout dire », a déclaré le rebelle.
A noter que ce sont 10 témoins sur 82 qui ont répondu présents au tribunal mercredi.
Amadé Ourémi, faut il le rappeler, a été arrêté le 18 mai 2013 et est accusé de crimes de guerre commis durant la crise post-électorale de 2010-2011.
Amadé Ouérémi est poursuivi entre autres pour des faits de crimes contre civils, crimes de guerre, génocide, assassinats, meurtres, viols, attentat, complot contre l’autorité de l’état, pillages, participation à des mouvements insurrectionnels, tribalisme, xénophobie, vols en réunion, troublés à l’ordre public etc.
Fulbert YAO