Après l’interpellation de Djénébou Zongo épouse Diomandé, directrice de la communication du président Bédié par l’Autorité Nationale de la Presse (ANP), elle a fait jeudi un point de presse au cours duquel elle récuse tout. Pourtant ce n’est pas ce que le correspondant du quotidien l’expression avait dit en son temps. Nous revenons sur l’article publié par le correspondant dans le journal numéro 2731 du jeudi 07 mars 2019 page 10
« Il était à peu près 18H15, mardi, lorsque le président Henri Konan Bédié arrive sur le parvis de la résidence des Boigny pour le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. Ne voulant pas me faire conter l’évènement, j’emprunte le couloir menant au caveau. Sur place, à l’entrée du caveau, je trouve un garde du corps de Bédié habillé en costume noir complet avec oreillette. Je décline mon identité. Il me dit d’attendre que le président Bédié soit à portée de vue dans le couloir du caveau, pour que je puisse entrer. Ce qui fut fait. Je me trouve ainsi à l’intérieur avec un cameraman de Pdci 24. Bédié est accompagné de Charles Konan Banny. Je fais mes prises de vue. Nous sommes pratiquement à peu près 8 personnes à l’intérieur du caveau. Les autres confrères sont bloqués à l’entrée du caveau. Un individu qui a remarqué Jacquelin Mintoh, journaliste à Le Patriote se plaint de sa présence. Un autre arrive pour le disculper en insistant sur le fait que les gens se plaignent de la présence du journaliste de Le Patriote pendant que celui de L’Expression se trouve à l’intérieur du caveau. Après le dépôt de la gerbe de fleurs par le président Bédié, Djénébou Zongo épouse Diomandé, directrice de la communication du président Bédié m’approche et me conduit chez un garde du corps de l’ancien chef d’Etat. Elle lui demande de veiller à ce que toutes les photos prises dans le caveau soient « écrasées ». Ce que je fais sans résistance. A la fin, une autre personne approche, accompagnée d’un individu en boubou blanc, chapeau vissé sur la tête. Ce dernier demande au premier de confisquer mon téléphone pour analyse. Chose à laquelle, je m’oppose. S’engage entre nous une bagarre. Mes collègues s’interposent. J’entends : « s’il ne veut pas remettre son téléphone, abattez-le et ça n’ira nulle part ». Jacquelin Mintoh subit la même pression. Il aperçoit même un garde brandir son arme. Jean Paul Loukou de Le Nouveau Réveil, Bosco Paré et les confrères de L’Inter et de Le Mandat s’interposent. Tout ceci se passe dans le caveau. Finalement, la Garde rapprochée de Bédié décide de m’attendre à la sortie. Mon téléphone est encore dans ma main. J’emprunte le couloir du caveau pour la sortie. Des jeunes surgissent, me saisissent, me tordent le bras et me prennent le téléphone. Je m’en plains à la sortie pendant que Jean Paul Loukou de Le Nouveau Réveil et le président de la JPdci urbaine se plaignent vigoureusement du sort qui m’a été réservé. Un peu gênée, la directrice de la communication ordonne qu’on me restitue mon téléphone portable. Personne ne se décide. Elle me prend de côté et me remets 55.000 pour m’acheter un nouveau téléphone. Je sors de la Présidence. Ce mercredi, exactement aux environs de 11H22, un individu me retrouve dans un cyber près de la Cathédrale. Il me fait savoir que depuis le matin, il fait le tour de la ville pour me retrouver parce qu’on lui aurait dit que je ne manque jamais à cet endroit. Je veux savoir son identité. Il me répond que cela n’a pas d’importance. Je me rends compte que mon portable est totalement déchargé. Ma carte mémoire vidée de tout son contenu. Une heure plus tard, je rencontre des jeunes du Pdci dans un maquis. Ils m’interpellent et s’excusent de ce qui s’est passé la veille en insistant en ces termes : « tu es notre gars ! »
F.A
In quotidien lexpression numero 2731 du jeudi 07 mars 2019 page 10