Luc Denis Grebet mieux connu sous l’appellation O’Plerou est un nom à retenir. Ce jeune artiste et designer graphique ivoirien est une valeur montante.
Agé de 21 ans, il a pensé à l’Afrique en créant des émoticônes représentant les différents groupes ethniques du continent, ainsi que les objets du quotidien et la nourriture typique.
L’idée lui est venue en mars 2017, quand il a décidé de concevoir une série de masques qui représenteraient la vaste culture de son pays. « Je cherchais un moyen original et moderne de partager la culture africaine, et les emojis ont été le meilleur que j’ai trouvé », confie t-il, dans un entretien.
En 2018, alors qu’il poursuit ses études supérieures en Arts et Images Numériques à l’ISTC Polytechnique d’Abidjan, il met en exergue un projet appelé Zouzoukwa, qui est la traduction du mot « image » dans sa langue maternelle, le Bété (peuple originaire du sud et centre ouest ivoirien)
« Pour choisir le nom, je me suis inspiré de l’étymologie du mot emoji, qui est décomposable en « image » et « lettre ». C’est le nom d’un projet que je me suis donné en 2018, qui consistait à publier chaque jour sur mon compte Instagram un emoji inspiré de la culture africaine », explique le designer.
Pour réaliser les émoticônes, il profite de ses heures de repos après les cours : « J’ai des journées normales d’étudiant, j’ai cours de 8h à 17h et en 2018 c’est avant ou après les cours que je travaillais. Quand je n’ai pas cours je n’ai pas de programme prédéfini, en général je lis des articles ou des livres, ou je dessine. Ça dépend du projet que j’ai ».
« L’école ne m’a pas appris à faire des émoticônes mais à utiliser le logiciel dont je me sers dans ce but. Le logiciel sert normalement à retoucher des photos mais peut avoir son usage étendu à d’autres tâches, comme le digital painting », ajoute l’étudiant.
Sa réussite dans cet art, o’plerou dit la détenir dans le travail bien fait : « je peux passer des dizaines de minutes à régler un détail qui semble insignifiant mais qui est important pour moi », précise –t-il.
Son travail n’est toutefois pas, un long fleuve tranquille et paisible, il explique que la difficulté principale de ce projet était d’avoir la motivation pour dessiner chaque jour. Mais il a réussi à la surmonter en se disant qu’à la fin, il serait fier du résultat.
Titulaire d’un baccalauréat A2 au lycée classique d’Abidjan, et ex-etudiant de l’école des Beaux-Arts de l’Insaac d’Abidjan O’plerou a des traits de caractère particulier. Il est une personne réservée, aimant apprendre, jouer avec les idées et créer. Sa formation actuellement en 3e année de Licence à l’ISTC Polytechnique lui a permis de savoir utiliser le logiciel qui lui sert à dessiner ses emojis.
Ses modèles en terme de personnalités en Côte d’ivoire, en Afrique et dans le monde sont « Loza Maléombho pour sa créativité, Frédéric Bruly Bouabré pour sa volonté d’exportation de sa culture, Andy Warhol pour sa vision de l’art et Salvador Dali pour sa liberté créative », révèle t-il.