Une journée «presse morte» est prévue jeudi 25 prochain en Côte d’Ivoire pour protester contre le financement d’Edipresse par le Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP), et reclamer l’aide publique à l’impression des journaux au titre de l’année 2018, ont annoncé vendredi les patrons de presse dans un communiqué, après une Assemblée générale extraordinaire.
Au cours de ces assises, les patrons de presse réunis au sein du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), disent avoir été « informés de ce que le Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP), sur instruction ferme du Ministre de la communication et des médias, a octroyé une subvention d’un montant global de 706 000 000 FCFA à la société d’Etat Edipresse. En violation flagrante des règles de fonctionnement du FSDP dont l’aide est exclusivement dévolue à la presse privée ».
Pour le GEPCI, «cette mesure de financement d’Edipresse est d’autant plus surprenante que, à moins de trois mois de la fin de l’année, aucune aide structurante n’a été apportée en 2018, ni aux entreprises de presse privée qui continuent à attendre les diverses aides et subventions à l’impression et à la structuration véritable du secteur, ni aux associations et organisations de la presse. Or l’aide à la presse est un élément d’animation et d’équilibre démocratique».
Face à cette situation, le GEPCI proteste vigoureusement contre le financement, avec « une étonnante célérité et en toute illégalité, de la société Edipresse » et rappelle « que la société de distribution Edipresse n’est pas éligible à ce fonds au regard de la loi sur la presse ».
Au regard de tous ces faits, les éditeurs de presse ont décidé d’« attaquer par voie judiciaire, dans les jours qui viennent, cette décision illégale car Edipresse, au regard du décret d’application de 2007, n’est éligible à aucun fonds du FSDP » et de « déclarer la date du jeudi 25 octobre 2018, journée presse morte. Il s’agit ainsi de protester contre ces décisions qui tendent à « tuer » la presse ivoirienne»
Il faut aussi rappeler que les patrons de presse sont toujours dans l’attente d’une réponse du Ministre de la Communication et des Médias, Sidi Tiemoko Touré, après qu’ils lui aient présenté le 20 septembre dernier, leurs préoccupations.
Fulbert Y.