Elle l’avait annoncée. Et la Commission nationale des frontières de Côte d’ivoire (Cnfci) est en train de mettre en application sa promesse de la mise en place d’une politique nationale des frontières. Les travaux ont débuté mercredi à l’amphi Felix Houphouët-Boigny de l’Ecole nationale de l’administration (Ena) et prendront fin le 7 octobre 2021. A la cérémonie d’ouverture de cet atelier, le Secrétaire exécutif de la Cnfci, Diakalidia Konaté a expliqué que l’élaboration de la Politique Nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire (Pngif-CI), vise à disposer d’un outil de cadrage et de pilotage en matière de gouvernance de nos frontières, en vue de permettre à la Côte d’Ivoire d’aborder un nouveau virage dans l’approche et la gestion de ses frontières terrestre, aérienne et maritime.
«Primo, il s’agit, tout en marquant davantage la présence de l’État dans les zones frontalières de notre pays, de disposer d’une institution capable de mettre en cohérence les politiques et de coordonner les actions de tous les acteurs étatiques et non étatiques qui y interviennent afin d’assurer la durabilité et la pérennité de celles-ci », a expliqué le secrétaire exécutif.
Secundo, il s’agit de sortir les frontières de leur vulnérabilité et de leur fragilité pour en faire des leviers essentiels de sécurisation et de développement socio-économique plus harmonieux dans notre pays. Cela, afin de bâtir la Côte d’Ivoire-Solidaire qui est l’objectif majeur actuel du Gouvernement ivoirien. (…). Et tertio, en raison des engagements sous-régionaux et continentaux, notamment dans l’espace Cedeao qui recommandent de passer « de la Cedeao des Nations à la Cedeao des Peuples »,
il s’avère important, aujourd’hui, de transformer les frontières en des passerelles d’intégration de nos pays ; à travers une coopération transfrontalière plus accrue qui sort des sentiers battus et une gouvernance intégrée de nos frontières, qui garantissent la sécurité, favorisent la cohésion sociale et la paix, ainsi qu’une meilleure mobilité des biens et des personnes à nos frontières », a soutenu Konaté Diakalidia.
Un tel objectif, selon lui, s’inscrit bien dans l’agenda 2063 de l’Union Africaine qui vise à créer un vaste marché de libre-échange continental. C’est pourquoi, a-t-il insisté, l’élaboration d’une telle politique novatrice et plus ambitieuse, oblige les membres du Comité Technique National qui en ont la charge à un engagement fort, un sens élevé du service de l’État et un don de soi exemplaire. Pour sa part, le conseiller spécial à la primature, le préfet hors grade Ouattara Daouda, représentant le Premier ministre Patrick Achi a soutenu que ce cadre référentiel permettra au Gouvernement ivoirien de disposer d’un outil qui explicite sa vision et de mettre en œuvre sa politique en matière de gestion et de développement des frontières terrestres, aériennes et maritimes de notre pays.
«Chers membres du Comité Technique, vous le savez mieux que moi, faire partie d’une telle aventure d’intérêt national est un honneur et un privilège. Aussi, voudrais-je que cette réalité vous habite tout le temps et ne vous quitte jamais, pour qu’ensemble, nous soyons fiers d’ici quelques mois de dire que nous avons fait partie de cette magnifique équipe qui a donné à notre chère patrie, un outil stratégique de décision et de développement de nos frontières. Il faut en être convaincu, tout don de soi, à la mère patrie est source tôt ou tard de la reconnaissance et de la récompense de celle-ci », a-t-il révéler.
Touré Yelly