La Côte d’Ivoire a lancé vendredi un plan « Alerte Enlèvement ».
Le procureur de la République adjoint près le tribunal de première instance du Plateau, Alexandre Koné, a donné un cas pratique pour illustrer le déclenchement de cette alerte.
« Imaginons que c’est la rentrée scolaire. L’enfant part à l’école, mais à 17h ou 17h30, les parents ne le voient toujours pas revenir. Ils se rendent alors dans un commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie pour signaler que leur enfant n’est toujours pas rentré.
Que doivent faire les agents de police ou de gendarmerie dans ce cas ?
Conformément à l’article 31 du Code de procédure pénale, tout officier de police judiciaire, dès qu’il a connaissance d’une infraction, doit en informer le procureur de la République. Ici, bien qu’aucune infraction ne soit encore établie, dès que les parents informent l’officier de police judiciaire, celui-ci doit immédiatement informer le procureur de la République. Ce dernier demandera alors de mener une enquête de voisinage. Les policiers se rendront d’abord à l’école de l’enfant, éventuellement avec les parents, pour s’informer auprès de la direction si l’enfant a bien été présent à l’école, du matin jusqu’à la fin des cours, et à quelle heure il l’a quittée. Après cette enquête de voisinage, si aucune information permettant de retrouver l’enfant n’est obtenue, le procureur et son équipe poursuivront les investigations.
Dans le même temps, les parents peuvent recevoir un appel téléphonique d’un inconnu déclarant : ‘Nous avons votre enfant et nous exigeons une rançon de 2 millions de FCFA. Si vous ne la payez pas dans les 24 heures, votre enfant mourra’. Les parents retournent alors à l’unité d’enquête pour prévenir les officiers de police judiciaire qu’ils viennent de recevoir un appel demandant une rançon pour leur enfant.
À partir de ce moment, le plan Alerte Enlèvement est activé. Comme stipulé dans la convention, une cellule de crise est mise en place sous l’autorité du procureur de la République, qui coordonne toutes les mesures nécessaires : identifier l’appel et tenter de retrouver l’origine du numéro de téléphone. Si les parents ont une photo de l’enfant, celle-ci est utilisée pour lancer l’alerte enlèvement. Dès que ces éléments sont réunis, nous contactons la DITT (Direction de l’Informatique et des Traces Technologiques) pour diffuser l’information. Cette alerte est valable pour 24 heures, car il est crucial de ne pas la prolonger afin de protéger la victime.
Si l’enfant est retrouvé, c’est une excellente nouvelle. Dans le cas contraire, les enquêtes se poursuivront jusqu’à ce que l’enfant soit localisé. », a t.il expliqué
Fulbert Yao