Le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, du Renforcement des capacités et de la Lutte contre la corruption (Mpbgrclc), Zoro Epiphane Ballo a animé un point de presse, ce mardi, à son cabinet relatif à l’opération Coup de poing, ses objectifs, son mode opératoire et ses résultats partiels.
A cet effet, il a relevé les secteurs les plus touchés par la corruption.
Selon lui, les premières collectes d’information du Ministère et d’autres sources d’information émanant d’organisation diverses, notamment l’ONG TRANSPARENCY, des données de l’INS et AFROBAROMETER ont permis d’identifier des secteurs prioritaires et les formes de corruption les plus pernicieuses pour les populations. Les services publics concernés sont :
Le transport : avec l’opération de vérification de faits de corruption signalés au niveau de la SICTA (Société Ivoirienne de Contrôles Techniques Automobiles et Industriels), il a été recueilli des preuves montrant des individus, non-agents de la SICTA « facilitateurs », recevant des pots de vin des mains d’usagers afin d’éviter les files d’attente à ceux-ci ; d’éluder les pénalités de retard et de leur assurer un passage avec succès lors du contrôle technique.
Une autre opération de vérification d’allégations d’extorsion de fonds par des agents de sécurité (police et gendarmerie) lors de contrôles routiers n a permis de recueillir des vidéos montrant des agents de police et de gendarmerie recevant des sommes d’argent des mains d’usagers.
Enfin, il a été constaté des tracasseries routières en lien avec le convoyage de produits vivriers. A cet effet, une collecte de données sur le terrain a permis d’avoir une idée des sommes payées par les commerçants. Ainsi, sur l’axe Hiré-Abidjan, par exemple, le commerçant doit s’acquitter de la somme de 20.000 FCFA au total repartis entre les différents barrages pour espérer voir sa marchandise arrivée à destination. C’est aussi le cas sur l’axe Bandjahi-Abidjan où l’opérateur doit débourser la somme de 42.000 FCFA. Même cas de figure entre Bouaflé et Abidjan où la moyenne à payer est de 17.000 FCFA par camion.
Le ministre a également révélé que des soupçons de forte corruption pèsent dans certains services publics dans lesquels des vérifications aussi se feront afin de démanteler les réseaux.
Ainsi, dans le secteur de l’éducation, il est fait état de pression ou le paiement de pot de vin pour l’orientation d’élèves lors des affectations dans les écoles d’enseignement privé. A cela, s’ajoute l’affectation d’élèves fictifs dans les grandes écoles privées permettant ainsi de détourner les fonds ainsi libérés. Sans oublier le paiement de pots-de-vin aux surveillants lors des examens à grand tirage.
Au niveau de la santé, il est dénoncé le paiement de pots-de-vin pour accélérer la procédure ou obtenir l’accord d’enregistrement d’un médicament, outrepasser le contrôle qualité ou obtenir la certification de bonnes pratiques de fabrication. Et la facturation des soins réputés gratuits dans les hôpitaux publics.
Au niveau de la justice, il est aussi fait cas de soupçons de paiement de pots-de-vin aux démarcheurs pour accélérer le traitement des dossiers lors de l’établissement d’actes de justice ; du paiement de pots-de-vin moyennant abandon de poursuites ou prononciation de peines plus légères.
Enfin, au niveau de la construction, des soupçons de paiement de pots-de-vin afin d’acquérir le permis de construire ou modifier la propriété d’une ACD ; et le paiement de pots-de-vin au responsable ou élu de collectivités afin d’acquérir les parcelles sans passer par la procédure formelle sont dénoncés.
Le ministre a par ailleurs annoncé que les résultats des investigations ont été transmis aux autorités compétentes. Les forces de défense et de sécurité, le Commissaire du gouvernement a été saisi. D’ailleurs, il animera une conférence de presse conjointe avec M. Ange Kessy Kouamé, le vendredi 17 septembre prochain afin de communiquer les poursuites engagées.
Fulbert YAO (herrwall2007@yahoo.fr)