Ce n’est pas nécessairement à Wuhan que le coronavirus est passé des animaux aux humains, soutient un expert de l’OMS.
Selon Michael Ryan, directeur exécutif chargé du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire, bien que les premiers foyers de pneumonies atypiques aient été signalées à Wuhan, en Chine, cela ne signifie pas nécessairement que c’est là que la maladie COVID-19 est passée des animaux aux humains, a-t-il déclaré lundi.
Le directeur exécutif chargé du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire, a déclaré ce lundi 3 aout 2020 lors d’une conférence virtuelle sur la COVID-19 qu’une « étude épidémiologique rétrospective beaucoup plus approfondie » devrait être menée pour comprendre pleinement les liens entre les cas. Quelque expert a souligné la nécessité de commencer à étudier les premiers cas humains signalés, afin de rechercher de manière systématique le « premier signal indiquant le franchissement de la barrière entre l’espèce animale et humaine », avant de passer aux études du côté animal.
L’équipe avancée de l’OMS – qui s’est rendue en Chine pour préparer une mission internationale visant à identifier l’origine animale de COVID-19 – a récemment terminé sa tâche, selon l’expert de l’OMS. Les études futures s’appuieront sur les enquêtes initiales menées par les experts chinois autour du marché des fruits de mer de Wuhan. M. Ryan a également relevé que l’OMS était en train de s’accorder sur la composition de l’équipe internationale et de s’assurer que les membres possèdent l’expertise adéquate pour travailler avec les homologues chinois à la conception et à la mise en œuvre d’études supplémentaires. Le 10 juillet 2020, l’OMS a dépêché en Chine un épidémiologiste et un spécialiste de la santé animale pour une mission exploratoire avant le démarrage d’une enquête que l’organisation de l’ONU pour la santé veut mener sur l’origine du virus, apparu en Chine fin 2019.
C’est dans ce contexte que l’OMS a douché sérieusement l’effort des chercheurs en compétition pour trouver un remède au virus qui continue de sévir dans le monde. D’après cette organisation, en dépit de la course aux vaccins, il n’y aurait peut-être jamais de solution miracle contre la pandémie de Covid-19. « Il n’y a pas de panacée et il n’y en aura peut-être jamais », a affirmé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. A ses yeux, mieux vaut miser sur la responsabilisation des populations que sur une éventuelle solution miracle, qui ne viendra peut-être jamais. « Les essais cliniques nous donnent de l’espoir. Cela ne veut pas nécessairement dire que nous aurons un vaccin efficace », notamment sur la durée, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en ligne. Mais ce nouveau coronavirus peut aussi être maîtrisé, a-t-il affirmé, notamment à force de gestes barrières, de « bonnes pratiques » et « d’engagement politique ». Le comité d’urgence de l’OMS qui s’est réuni vendredi « a été très clair : quand les dirigeants travaillent de façon très étroite avec les populations, cette maladie peut être maîtrisée », a-t-il souligné.
Nomel Essis