En Visite lundi au Gabon, le président ivoirien Alassane Ouattara s’est prononcé, pour la première fois, sur les sanctions de la Cedeao contre le Mali.
Alassane Ouattara a souligné que les sanctions ont été prises par les chefs d’État malgré eux.
«Nous sommes très malheureux d’avoir imposé ces sanctions. Nous avons tout fait pour que les autorités militaires du Mali organisent des élections dans des délais convenables, c’est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place. (…) La situation des populations est difficile aussi bien au Mali que dans les grands pays voisins, tels que le Sénégal ou la Côte d’Ivoire », a précisé Alassane Ouattara.
Le président ivoirien a jugé cependant « inacceptable » qu’un régime militaire soit au pouvoir au Mali pendant une durée de 5 années.
« Il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat. Autant faire des élections», a déclaré Alassane Ouattara.
Toutefois, Ouattara souhaite voir les choses évoluer dans le bon sens. « Notre souhait est que la situation se normalise le plus tôt possible », a poursuivi, invitant la junte à prendre des initiatives en redémarrant les discussions et proposant un délai.
« C’est la junte qui doit prendre les initiatives. Redémarrer les discutions, proposer un délai et l’application de ce délai avec les conditions qui seront posées par les négociateurs pour permettre la levée progressive des sanctions. C’est cela notre souhait. », a-t-il souligné, au cours d’une conférence de presse conjointe.
La rencontre a permis en outre aux Chefs de l’Etat d’évoquer les questions relatives au renforcement de la coopération bilatérale mais également les questions de paix et de sécurité sur le continent africain ainsi que la lutte contre la pandémie de COVID- 19.
S’agissant de la coopération bilatérale, Ouattara et Bongo se sont réjouis des échanges et de la confiance entre les deux pays, caractérisés notamment par la présence de nombreux Ivoiriens au Gabon et de nombreux Gabonais en Côte d’Ivoire dans plusieurs secteurs d’activités et structures internationales.
Ils ont, en outre, abordé les questions liées à la sous-région ouest-africaine avec, notamment, la situation au Mali et en Guinée.
A ce niveau, le Président Alassane Ouattara a fait le point des dernières évolutions dans ces deux pays au Président Ali Bongo Ondimba dont le pays est actuellement membre du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Sur le plan international, les deux Chefs d’Etat ont évoqué le phénomène du changement climatique, avec les problèmes de déforestation aussi bien au Gabon qu’en Côte d’Ivoire.
A cet égard, le Président Alassane Ouattara a félicité le Président Ali Bongo Ondimba pour le Prix décerné récemment au Gabon pour son engagement dans la résolution de cette problématique.
Fulbert Yao