Le changement climatique se fait de plus en plus ressentir dans la région de la Nawa, avec des répercussions alarmantes sur le fleuve Sassandra et ses aménagements hydroélectriques. C’est dans ce contexte que Côte d’Ivoire Énergies a réunis les parties prenantes pour un atelier de sensibilisation sur les conséquences environnementales et humaines de ces perturbations climatiques, ainsi que sur les mesures de résilience à mettre en place pour protéger les populations et les infrastructures ce mercredi 09 octobre 2024 à Soubré.
Selon le directeur des grands projets hydroélectriques de Côte d’Ivoire Énergies, Ballet Maxime, le fleuve Sassandra a connu cette année une augmentation notable de ses crues, conséquence directe des fortes précipitations provoquées par le changement climatique. Ces crues ont gravement affecté la qualité de l’eau, la biodiversité et les communautés locales, en provoquant des déplacements massifs de populations et en inondant des infrastructures essentielles, telles que des écoles dans la ville de Soubré. L’une des activités économiques les plus touchées reste la pêche, pilier de subsistance pour de nombreuses familles riveraines. « Nous sommes dans une situation de crue exceptionnelle due en grande partie au changement climatique. À nous de nous organiser et de développer des mesures de résilience », a-t-il affirmé.
À l’entendre, malgré la pression accrue, les barrages hydroélectriques actuels de Soubré et de Gribo Popoli ont été jugés sûrs. « Il n’existe pas de risque de rupture au niveau de ces ouvrages », a rassuré Ballet Maxime. Toutefois, la configuration du fleuve Sassandra durant les périodes de crue reste complexe. Le lit du fleuve s’élargit, atteignant son lit majeur et entraînant d’importantes inondations dans les zones habitées et commerciales.
Face à ce constat, plusieurs recommandations ont été formulées pour limiter l’impact des crues et protéger les communautés . Il s’agit entre autres de délimiter les limites submersibles du fleuve Sassandra afin de restreindre les constructions en zones à risque, de renforcer la sensibilisation des populations sur les dangers d’aménagement en zones inondables, de respecter les consignes des crues émises par les autorités locales et d’adopter une gestion intégrée des ressources en eau, prenant en compte l’interdépendance des différents barrages le long du fleuve.
Méité Yacouba