Le gouvernement ivoirien a brisé le silence. Face aux spéculations, entourant le décès du cyberactiviste burkinabè Alino Faso, survenu alors qu’il était en détention à l’école de gendarmerie d’Abidjan, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a apporté, ce mercredi, des précisions.
« M. Traoré n’est pas la première personne à avoir été détenue à l’école de gendarmerie. Pour diverses raisons, il arrive que certaines personnes y soient placées, principalement pour assurer leur sécurité», a expliqué le ministre.
Il a précisé que, conformément à la procédure, une détention peut être prolongée sur décision du procureur de la République. « L’instruction était en cours et M. Alino Faso se trouvait légalement en détention. Pour le reste, nous nous en tenons au communiqué du procureur de la République, qui a été suffisamment clair sur les circonstances de ce décès», a-t-il insisté.
Amadou Coulibaly a par ailleurs défendu la transparence des institutions judiciaires ivoiriennes.
« Nous sommes un pays sérieux. Mettre en doute le communiqué du procureur reviendrait à remettre en cause nos institutions. Le chef de l’État a garanti l’indépendance de la justice en confiant désormais la présidence du Conseil supérieur de la magistrature à un magistrat. »
Pour finir, Il a présenté ses condoléances à la famille du défunt tout en précisant que des démarches diplomatiques seraient engagées.
« Nous regrettons profondément ce décès. C’est une vie humaine et nous comprenons la douleur de ses proches. Mais je réaffirme que tout a été fait dans les normes », a-t-il conclu.
A noter que c’est le jeudi 24 juillet 2025, à 7 heures 30 minutes, que Traoré Alain Christophe, alias Alino Faso, détenu à l’Ecole de Gendarmerie, a été découvert mort dans sa chambre.
Informé, le Procureur de la République s’est immédiatement transporté sur les lieux et a requis le médecin légiste de la Gendarmerie Nationale à l’effet de procéder aux constats d’usage et de faire un examen externe du corps.
Il ressort des conclusions du médecin légiste que Monsieur Traoré Alain Christophe s’est pendu à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet
Des enquêtes sont en cours pour déterminer les motifs et les circonstances de ce suicide.
Traoré Alain Christophe avait été interpellé le 10 janvier 2025 et était poursuivi pour les faits d’intelligence avec des agents d’un Etat étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels, complot contre l’autorité de l’Etat, diffusion de nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population, rassemblement des renseignements de nature à nuire à la Défense nationale dans l’intention de les livrer à un Etat étranger et espionnage.
Fulbert Yao