L’opération de déguerpissement de la forêt classée de Bonon dans le département de Bouaflé débutée le 16 septembre 2024 a été suspendue. Le temps pour l’Etat d’établir un constat précis en concertation avec les autorités locales et les élus.
Dans un communiqué dont nous avons reçu copie, dimanche 13 octobre 2024, la Ligue ivoirienne des organisations professionnelles agricoles (Lidopa), en sa qualité d’organisation de promotion et de protection des droits des agriculteurs, demande pour ce faire le retour des populations dans leurs campements respectifs. Dénonçant de nouveaux actes perpétrés par la Société de développement des forêts (Sodefor) dans la nuit 26 septembre 2024.
« A ce jour, ce sont plusieurs milliers de ménages qui sont sans domicile fixe, errants dans la ville de Bonon et contraints de dormir dans des maquis et lieux insalubres, et ce dans l’indifférence totale de nos autorités administratives et politiques de la région » indique le document signé de son président du conseil d’administration (Pca) Kouassi Yamien Jean Michaël
Selon la Lidopa, la Sodefor, en charge de l’opération de déguerpissement, a méprisé les droits des producteurs et particulièrement celui à l’éducation « auquel est attaché notre pays ».
« Face à ces actes de non droit, la ligue s’est insurgée contre cette énième humiliation des agriculteurs dont la participation au développement de la Côte d’Ivoire n’est plus à démontrer » souligne ledit communiqué.
Par ailleurs, Kouassi Jean Michaël a salué la démarche du Dg du Conseil Café-Cacao, Koné brahima Yves et ses mots apaisants et rassurants à l’endroit des populations agricoles déguerpies lors de l’audience qu’il a accordé à la Lipoda dans le cadre de recherche de solution aux évènements de bonon.
Pour rappel, après avoir entendu les préoccupations du préfet et des députés Trazié Bi Guessan (Bonon-Zaguieta) et Jean Likane (Boguhé), le ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba a annoncé la suspension de l’opération de déguerpissement dans ladite localité. Le ministre a exprimé son indignation face à des affirmations circulant sur les réseaux sociaux, selon lesquelles l’opération serait dirigée contre un groupe ethnique spécifique, en l’occurrence les Baoulés. Aussi, a-t-il appelé à une réflexion commune pour que les populations des campements non impactés prennent les mesures nécessaires pour quitter la forêt. Cela permettra à l’en croire, d’atteindre les objectifs de protection de l’environnement et de restauration du couvert forestier, qui visent à doubler la superficie des forêts, passant de trois millions à six millions d’hectares d’ici 2030.
Serge A. N’zebo