C’est désormais officiel. L’Etat de Côte d’Ivoire, à travers la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et la Caisse des dépôts et consignations de Côte d’Ivoire (CDC-CI), fait son entrée au capital social de la Plateforme économique et industrielle d’Abidjan (PEIA), filiale du groupe Arise Ivoire, implantée à PK24 Akoupé-Zeudji.
La cérémonie de signature de ce partenariat s’est tenue, ce jeudi 9 octobre 2025, sur le site de la zone industrielle.Cette opération marque une nouvelle étape dans la politique de développement industriel du pays.
Pour permettre au secteur privé de jouer un rôle moteur dans l’aménagement et la gestion de terrains industriels, le gouvernement a conclu une convention avec le groupe Arise Ivoire le 14 juin 2022, approuvée en Conseil des ministres le 20 décembre 2023.
Le projet porte sur la conception, le financement, l’aménagement, la construction, la gestion, l’exploitation et l’entretien d’une zone économique industrielle d’une superficie de 431 hectares à PK24 Akoupé-Zeudji. Destinée à la transformation de matières premières agricoles telles que l’anacarde, le coton, le cacao, le caoutchouc et le manioc, cette zone abritera également des unités de production métallurgiques, textiles et pharmaceutiques. Elle illustre un modèle innovant de partenariat public-privé associant le groupe ARISE IIP, majoritaire avec 65 % du capital, et l’Etat de Côte d’Ivoire, représenté par la CNPS et la CDC-CI, qui détiennent ensemble 35 %. Sur un capital total de 57,14 milliards de FCFA, la participation de l’État s’élève à 20 milliards, dont 17 milliards portés par la CNPS (29,75 %) et 3 milliards par la CDC-CI (5,25 %). Ce choix traduit la volonté du gouvernement d’impliquer les institutions nationales de référence dans les grands projets structurants, afin d’assurer une gestion rigoureuse et transparente des infrastructures industrielles stratégiques.
Prenant la parole, ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a salué cette étape décisive, soulignant que cette initiative s’inscrit dans la politique de développement des infrastructures industrielles menée par l’État en partenariat avec le secteur privé. Selon lui, cette plateforme économique offre des espaces industriels de classe mondiale et contribue à renforcer la compétitivité des entreprises installées en Côte d’Ivoire. « La concrétisation de cette structuration du projet traduit la volonté du Gouvernement de promouvoir une synergie vertueuse entre le secteur public et le secteur privé national dans le cadre de la mise en œuvre de projets industriels d’envergure », a-t-il dit. A travers ces investissements, dira-t-il ARISE IVOIRE, à la CNPS et à la CDC-CI envoient un signal fort aux opérateurs économiques et démontrent le potentiel ainsi que l’attractivité du secteur industriel ivoirien.
« Je voudrais, à cet égard, inviter l’ensemble des opérateurs économiques nationaux et internationaux à saisir les nombreuses opportunités d’investissement de notre pays en s’implantant dans cette nouvelle zone industrielle », a indiqué le ministre Souleymane Diarrassouba. Rassurant que, le gouvernement, pour sa part, ‘’demeurera un partenaire constant et engagé aux côtés du secteur privé, afin d’apporter tout le soutien nécessaire à la concrétisation des projets d’investissement et à la consolidation de notre industrie’’.
De son côté, Sylvain Eddy, DG de ARISE IVOIRE a estimé que ‘’ce partenariat est une manifestation concrète de la stratégie de l’Etat visant à instaurer un climat de confiance entre le public et le privé’’. Soulignant que, grâce à la CNPS et à la CDC-CI, l’Etat devient désormais acteur et investisseur dans l’économie nationale. Pour lui, ‘’ce projet prouve que les ressources locales peuvent financer le développement lorsque compétence, vision et rigueur d’exécution sont réunies’’.Avec un investissement global de près de 200 milliards de FCFA, la plateforme industrielle de PK24 se positionne comme un levier majeur de l’industrialisation de la Côte d’Ivoire.
À terme, elle accueillera environ 150 entreprises et générera plus de 21 000 emplois directs et indirects. Ce projet contribuera ainsi de manière significative à la création de richesse nationale et à la réduction du chômage, notamment chez les jeunes et les femmes.
Joël Soro