Des leaders de l’opposition ivoirienne ont réagi, dimanche, au discours du président Alassane Ouattara, prononcé lors du meeting de clôture du 2e congrès ordinaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), au stade d’Ebimpé, dans la banlieue nord d’Abidjan.
Devant plus de 100.000 militants, le chef de l’État a évoqué l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, déclarant : « Je suis le Président de tous les Ivoiriens, pas seulement des militants du RHDP. (…) Je vous ai entendus. Je vous ai compris. Je vous remercie de votre confiance. Je prendrai dans les jours qui viennent, après mûre réflexion, en âme et conscience, une décision. »
Un discours jugé équivoque par certains opposants, qui appellent Alassane Ouattara à renoncer à un nouveau mandat.
« Face à la pression des cadres du RHDP, Alassane Ouattara résiste, connaissant les risques et les enjeux d’une candidature de trop. J’espère qu’il fera le bon choix », a réagi Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI).
Et d’ajouter : « Pour ce qui me concerne, face au candidat du RHDP, quel qu’il soit, je porterai la voix du peuple de Côte d’Ivoire. »
Le secrétaire général du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA–CI), Damana Adia Pickass, a quant à lui salué ce qu’il qualifie de « recul » du chef de l’État.
« Face à votre mobilisation et à votre détermination contre le quatrième mandat, le président Alassane Ouattara vient de reculer. Il n’a pas pu répondre favorablement et promptement à l’appel de son parti. Ce recul est une victoire », a-t-il affirmé.
« En se donnant un temps de réflexion, le président Alassane Ouattara s’est exclu définitivement du processus électoral présidentiel de 2025 », a-t-il estimé.
Depuis plusieurs mois, les cadres du RHDP multiplient les appels en faveur d’une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara. Une éventualité que rejette une partie de la classe politique, qui dénonce un mandat de trop, en contradiction avec l’esprit de la Constitution ivoirienne.
Fulbert Yao