Tout est à refaire au Mali, en Guinée et au Burkina-Faso. Des militaires ont chassé du pouvoir des présidents démocratiquement élus afin, disent-ils, d’installer la démocratie. Le monde part véritablement « en couille » comme le disent les cyber activistes. C’est véritablement le monde en l’envers. Des gens mettent fin à l’ordre constitutionnel et prétendent vouloir consulter le peuple. On ne le dira jamais assez. Tout ce qui s’obtient par la baïonnette finit par la baïonnette. Alpha Blondy qui soutient aujourd’hui les putschistes du Mali a dit dans une de ses chansons cultes que « celui qui règne par l’épée finira par l’épée ». Il ne peut en être autrement. Cette supercherie a juste pour objectif de se couvrir d’un drap de légitimité qu’ils n’ont pas.
Des exemples existent à profusion pour attester que le retour du bâton est toujours inéluctable pour ceux qui s’écartent du chemin des urnes pour emprunter la voie rocailleuse et honteuse des putschs pour s’installer dans les palais présidentiels. Du général Ibrahim Baré Maïnassara au Capitaine Amadou Haya Sanogo en passant par le général Robert Gueï et le Capitaine Moussa Dadis Camara pour ne citer que ceux-là, il ya une abondante jurisprudence sur le triste sort des putschistes. Le général Amadou Toumani Touré, ex-président du Mali, putschiste et président démocratiquement élu et déposé, a admis, dans son exil dakarois, avoir été auteur et victime de coup d’Etat. Haya Sanogo qui a fait tomber Amadou Toumani Touré à un mois de la présidentielle malienne de 2012 se retrouve aujourd’hui face à la justice.
Dadis Camara qui a pris le pouvoir suite au décès de Lansana Conté a échappé à la mort suite à une tentative d’assassinat d’un de ses proches collaborateurs le capitaine Toumba Diakité. Il fut contraint à l’exil au Burkina Faso après les soins qui lui ont été examinés. Rentré au pays avec un Coran et une Bible à la faveur du coup d’Etat du Colonel Mamadi Doumbouya contre Alpha Condé, il est désormais réduit à sa plus simple expression.
Que dire du général Rober Gueï, le tombeur de Henri Konan Bédié si ce n’est une fin tragique. Outre les tristes sorts que subissent ces braqueurs de l’ordre constitutionnel, ils portent également un coup de poignard au développement socioéconomique et politique de leurs pays respectifs. Il faut tout reprendre, tout renégocier et rediscuter tous les projets. L’embargo que subit le pays de Modibo Kéita n’est pas fait pour arranger un pays déjà au bord de la misère par la faute d’un putschiste. Car, personne ne fait confiance à des militaires qui gèrent un pays. Les investisseurs sont tous unanimes qu’on n’investit pas sous les balles surtout dans des pays avec des régimes de fait qui ne garantissent aucune sécurité financière et économique.
D’ailleurs, ces trois pays, abonnés au coup d’Etat depuis leurs indépendances respectives et ayant fait le choix de se rapprocher de l’URSS et opter pour le socialisme et le marxisme pour soi-disant se libérer du colonialisme ou du néocolonialisme, n’ont jamais pu apporter le bonheur à leurs concitoyens. Ces trois pays sont demeurés extrêmement sous-développés avec des populations fuyant l’extrême pauvreté qui sont retrouvés massivement en Côte d’Ivoire et au Sénégal, les eldorados de l’Afrique occidentale francophone. Le Mali, la Guinée et le Burkina, en renouant avec les coups d’Etat ne font que retourner à la case départ : Celle qui les a longtemps maintenus dans le sous-développement avec le manque d’infrastructures de base.
S.W