Simone Gbagbo par-ci, Simone Gbagbo par-là. Sans aucun doute, le discours que l’ancienne Première dame a débité le 27 août est au centre de toutes les interrogations. A bien l’écouter, c’est les GOR ou rien. C’est à croire que 2010 n’a pas existé. On constate qu’elle n’a tiré aucun enseignement de la grave crise et ses 3000 morts. Elle a oublié qu’elle a bénéficié d’une grâce présidentielle d’Alassane Ouattara après des années de prison. Elle ne se souvient pas que Ouattara a refusé de la remettre à la Cpi qui la réclamait avec insistance.
Avec étonnement, on constate que Mme Gbagbo n’a tiré aucune leçon des fausses prophéties de Malachie et de tous les faux prophètes qui pullulaient quand elle était aux affaires. Elle entremêle de nouveau, le discours biblique et le discours politique. S’appuyant sur les versets 35 et 36 du Psaumes 37 elle déclare : « J’ai vu le méchant dans toute sa puissance ; Il s’étendait comme un arbre verdoyant. Il a passé, et voici, il n’est plus; Je le cherche, et il ne se trouve plus. »
Et d’ajouter à partir d’Esaïe 28,17 que: « Je ferai de la droiture une règle, Et de la justice un niveau ; Et la grêle emportera le refuge de la fausseté, Et les eaux inonderont l’abri du mensonge ». C’est clair que pour Mme Gbagbo, tous les Gors sont chrétiens évangélistes oubliant que ce sont ces mêmes hommes de Dieu qui, par leurs révélations sataniques ont trompé Gbagbo et fait chuter son régime.
Il y a plus grave. Le discours de haine contre les étrangers qu’elle livre à la vindicte populaire n’a pas disparu de son discours. Simone a découvert 35 étrangers sur la liste électorale de 7,5 millions de personnes. On se perd en conjectures.
Comme si elle était encore au Palais présidentiel et la Première Dame qui décidait de tout, elle indique que : « Ces élections-ci ne doivent pas se tenir tant que les graves anomalies constatées sur leur organisation ne sont pas corrigées ». Pour que les élections aient lieu le 31 octobre, l’épouse de Gbagbo pose comme préalable, une nouvelle CEI, l’audit de la liste électorale, l’adoption consensuelle du découpage électoral, l’annulation du parrainage et le non-paiement de Caution de 50 millions FCFA.
Mais curieusement, Simone et les Gor iront déposer ce matin la candidature de Gbagbo entre les mains d’une CEI qu’ils ne reconnaissent pas. Vu que ce sont les Gors qui dirigent le pays, parce qu’ils n’ont jamais reconnu la victoire d’Alassane Ouattara, il ne restait à Mme Gbagbo qu’à prendre un décret pour dissoudre la CEI, auditer la liste électorale et délivrer un passeport à Gbagbo… Bref, à un moment donné, il faut pouvoir faire preuve de dépassement pour se soumettre soi-même à un questionnement sans complaisance et se regarder dans le miroir ou dans le rétroviseur. Si l’on oublie d’où on vient, comme Mme Gbagbo, il sera très difficile pour les Gor de retrouver leurs marques.
Tant que le parti de Gbagbo ne dressera pas son bilan, n’essayera pas de situer sa part de responsabilité dans la crise de 2010, toutes ses actions à venir sont vouées à l’échec. Les Ivoiriens dans leur grande majorité ne suivent plus ce parti qui semble être dans une bulle.
Mme Gbagbo a cité 47 villes où des groupes de jeunes ont enflammé des pneus sur la route. Mais, elle n’ajoute pas que dans 160 villes, personne n’a bougé le doigt. Du Fpi de 2010 sont partis : Affi avec le fanion de la refondation, Mamadou Koulibaly avec son parti, Alcide Djédjé et Allou Eugene et leur parti, Henriette Lagou et son parti, Gervais Coulibaly et son parti. Les nombreuses organisations de « jeunes patriotes » arrimées au CNRD comme celle d’Al Moustapha, Watchard Kedjebo, Meambly Evariste, Yaké Evariste, Maho Glofiehi, Djué Eugene ont disparu. Le CNRD a volé en éclat. On n’en parle plus. Les Gors sont tellement concentrés à voir les marginaux qui quittent le Rhdp qu’ils ne voient pas ce qui se passe dans leur propre maison. De toutes les façons, le 31 octobre n’est pas loin.
MT