Le ministère chinois de la Défense estime que Taïwan exagère les ingérences Chinoise dans les élections.
Le ministère chinois de la Défense a accusé ce jeudi 28 décembre 2023 les autorités à Taïwan de monter en épingle l’ingérence supposée de Pékin dans l’élection présidentielle du mois prochain dans ce territoire revendiqué par la Chine. «Les autorités du Parti démocrate progressiste (au pouvoir à Taïwan, NDLR) exagèrent l’ingérence de la Chine dans les élections», a déclaré un porte-parole du ministère, Wu Qian, interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse.
Interrogé lors d’une conférence de presse, le porte-parole a accusé Taipei de vouloir «attiser la confrontation et de manipuler les élections». La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle dit privilégier une réunification «pacifique» avec le territoire, où les quelque 23 millions d’habitants sont gouvernés par un système démocratique. Mais elle n’a jamais renoncé à employer la force militaire pour y parvenir.
L’un des principaux thèmes du scrutin du 13 janvier à Taïwan est la manière dont les candidats à la présidence géreront les relations avec la Chine. William Lai, candidat à la succession de l’actuelle présidente Tsai Ing-wen et donné favori dans les sondages, est issu comme elle du Parti démocratique progressiste (PDP, pro-indépendance). Les autorités taïwanaises ont à plusieurs reprises exprimé leur inquiétude à propos d’une ingérence supposée de Pékin dans l’élection à venir et à des campagnes de désinformation.
Les Etats Unis d’Amérique se sont invités dans ce débat en embouchant la même trompette que les autorités de l’île « rebelle ». Ils ont appelé le vendredi 22 décembre 2023 la Chine à ne pas s’«ingérer» dans l’élection présidentielle à Taïwan en janvier, incitant «toutes les parties à un comportement responsable». «À l’approche du 13 janvier, nous escomptons et espérons vivement que ces élections seront exemptes d’intimidation, de coercition ou d’ingérence de la part de toutes les parties», a déclaré l’ambassadeur des États-Unis à Pékin, Nicholas Burns, faisant clairement allusion à la Chine. L’élection présidentielle taïwanaise est observé de près à Pékin comme à Washington car son résultat pourrait déterminer l’avenir des relations entre l’île et la Chine. «Les États-Unis ne sont pas impliqués et ne seront pas impliqués dans ces élections» à Taïwan, a déclaré le haut diplomate qui s’exprimait lors d’un débat devant la Brookings Institution à Washington. Il a réitéré la position des États-Unis en faveur du statu quo sur l’île, garant pour Washington du maintien de la paix ces dernières décennies. «Sur cette question complexe de Taïwan, nous espérons toujours que les différends entre les deux rives du détroit seront résolus de manière pacifique», a-t-il dit.
Nomel Essis avec le Figaro