Chaque vacance en Côte d’Ivoire, un rituel s’installe : cris d’enfants, danses, sketchs, tenues traditionnelles… À l’écran, Star Karaoké, Variétoscope et Wozo enflamment les vacances. Ceux-ci se révèlent comme de véritables piliers de la télévision ivoirienne.
Mise en place pour animer les vacances scolaires, elles sont un lieu où les enfants timides deviennent des artistes, où la scène devient une salle de classe dans laquelle la créativité est notée comme une matière à part entière.
A l’exception de Star Karaoké, qui, depuis un moment s’est éteint, ces deux autres émissions défient le temps année après année. En 2025, plus que jamais, les enfants sont toujours là, plus motivés que jamais. Les scènes vibrent, les micros captent des rêves, les caméras enregistrent des histoires.
Depuis le 2 juillet 2025, les manches éliminatoires de Wozo vacances ont démarré, tandis que variétoscope a entamé sa phase de présélection.
Le secret de leur longévité, c’est d’abord leur capacité à puiser dans les racines. A travers elles, c’est toute la Côte d’Ivoire qui s’exprime. Ce ne sont pas de simples programmes.
Ce sont des patrimoines vivants, des repères et des moteurs de confiance. Du coupé-décalé au gbégbé, du théâtre et conte en langue Baoulé et Malinké pour ne citer que ceux là, c’est une mosaïque culturelle qui se déploie à chaque édition.
Sans nul doute, ces programmes sont des vitrines de la diversité ivoirienne. Elles fédèrent la Côte d’Ivoire et offrent aux enfants une scène pour dire : “Moi aussi, j’existe.” Les présélections ne se font donc pas en vase clos. Elles parcourent villes et villages à la recherche de perles rares. Elles décentralisent le talent. Résultat : chaque Ivoirien peut se reconnaître dans un groupe, une voix, une prestation. Wozo et Variétoscope, ce sont des émissions du peuple, pour le peuple, avec le peuple.
A cela s’ajoute la force logistique et médiatique de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti). Les programmes sont produits avec sérieux, diffusés en prime time et soutenus par de puissants sponsors. Grâce à eux, les enfants repartent avec des récompenses, les familles avec des souvenirs, les spectateurs avec des étoiles dans les yeux.
Cependant, si ces émissions ont traversé le temps, c’est parce qu’elles touchent quelque chose de profond : l’émotion. Les prestations sont la preuve que Wozo et Variétoscope parlent à l’âme. Elles touchent au cœur. Toutefois, rien n’est parfait. Certains dénoncent des délibérations floues, des choix de jury discutables, des écarts vestimentaires et comportementaux. Il arrive que la passion déborde, que l’ambiance s’échauffe, que les projecteurs aveuglent. Toutefois, ces critiques, loin d’être des freins, sont des signaux. Elles montrent que ces émissions comptent.
Meshack Eman (Stg)