Kamara Ibrahim a été désigné samedi, sélectionneur des Eléphants. Longtemps intérimaire, le technicien ivoirien est officiellement le successeur de Mark Wilmots sur le banc des Pachydermes ivoiriens.
Fini les intérims. Kamara Ibrahim est désormais le patron en chef de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. La nomination de l’ancien joueur du stade d’Abidjan à la tête de l’encadrement technique a été officialisée samedi à la Fif par le comité de recrutement mis en place par la Fif. Le technicien ivoirien a été préféré à plusieurs autres concurrents pour ce poste. Pressenti à ce poste, Kamara Ibrahim est logiquement devenu le patron d’un banc qu’il connaît parfaitement. Car il n’est pas un nouveau venu dans la maison ivoire. C’est d’ailleurs, l’une des raisons essentielles qui ont conduit le Comité de recrutement à porter son choix sur le sélectionneur des Eléphants A’ et de l’équipe olympique. « Nous avons fait le choix de Kamara Ibrahim pour une durée de 2 ans. Nous avons fait un tri de 5, puis de 3 au sein desquels nous avons fait le choix de Kamara. Il devra conduire les Eléphants à la Can 2019. Il ne s’agira pas de la gagner forcément. Elle devrait être un tremplin pour préparer la Can 2021 que nous accueillerons chez nous. Le président de la Fédération présentera officiellement le nouveau sélectionneur des Eléphants ». Sory Diabaté a été on ne peut plus clair sur la mission confiée au technicien ivoirien.
De l’ES Bingerville au banc des Eléphants
Ancien latéral droit du stade d’Abidjan et de l’Africa Sports, Kamara Ibrahim n’a pas connu la carrière de footballeur escomptée au niveau international. Mais pour vivre toujours sa passion et rester dans le milieu du football il passe très rapidement ses diplômes d’entraîneur en France. Les choses s’accélèrent pour ce brillant universitaire titulaire d’une maîtrise en philosophie. Son bagage intellectuel lui permet de vite maîtriser les rouages du métier d’entraîneur. De retour au bercail en 2009, après avoir fait ses preuves dans un club de la banlieue française au niveau des catégories jeunes, l’ancien footballeur met son expérience au service de l’Entente Sportive de Bingerville. Il passe à peu près trois à la tête de l’encadrement technique de ce club. Il redonne une âme à l’équipe de la banlieue et est même reconnu comme l’un des meilleurs entraîneurs du championnat ivoirien. Ses qualités d’entraîneur et de formateur ne laissent pas indifférente la Fédération ivoirienne de football. L’Instance fédérale décide de lui confier la sélection nationale des cadets. Elle n’a pas eu tort. Car « Kamso de Paris » comme on l’appelle affectueusement, remporte la Can des cadets 2013 au Maroc avec une belle génération dont Franck Kessié, Habib Maiga et autres. C’est son premier trophée en tant que sélectionneur.
La Can des cadets : le déclencheur
Le natif de Man ne s’arrête plus. Sous son impulsion, la bande de jeunes monte en grade avec une participation au Mondial des cadets aux Emirats Arabes Unis. Même si le parcours des Eléphanteaux a tourné court, ça été un très bon apprentissage pour un groupe qui continue de progresser ensemble. En gardant toujours un œil sur les sélections jeunes (cadets et juniors), Kamara est appelé chez les grands aux côtés d’Hervé Renard. Commence ainsi l’aventure 2015. Mais bien avant, il a servi aux côtés de Sabri Lamouchi. Mis en mission pour ramener le maximum d’infos sur les adversaires des Eléphants pour la Coupe du monde Brésil 2014, Kamara a relevé avec maestria ce défi. Aux côtés d’Hervé Renard, il a encore joué parfaitement son rôle. Kamara s’est fortement impliqué dans le choix des joueurs et la stratégie à mettre en place pour la campagne de la Guinée Equatoriale en 2015. C’est cette conjugaison des efforts entre le technicien ivoirien et son patron sur le banc technique qui conduisent droit les Eléphants à la victoire du 8 mars à Bata. Kamara Ibrahim remporte le titre de champion d’Afrique en tant que sélectionneur adjoint des Eléphants. Un autre titre vient s’ajouter à son palmarès.
L’heure du camarade Kamara
On le sentait. On le devinait. Mais il fallait juste un peu de courage à la Fif pour enfin confier les rênes de la sélection à Kamara Ibrahim. L’heure a enfin sonné pour le camarade Kamara. Après la non qualification des Eléphants pour le Mondial Russie 2018 sous Mark Wilmots, et toute la colère que cela a provoquée, les dirigeants du football ivoirien ont décidé de se tourner vers un national, un fils du pays. Mais un fils qui a fait ses preuves durant ses piges en tant que sélectionneur par intérim. Appelé à maintes reprises en pompier, « Kamso de Paris » a toujours mis ses émotions et la frustration ressentie de côté pour servir son pays. Les intérims assurés par le champion d’Afrique des cadets se sont toujours bien passés. Les plus récentes sont les deux matchs amicaux les 24 et 27 mars respectivement face au Togo (2-2) et la Moldavie (2-1) à Beauvais en France. Il y a eu aussi les matchs Russie-Côte d’Ivoire (2-0) et Sénégal-Côte d’Ivoire en matchs amicaux l’année dernière. Des statistiques qui ont aussi pesé dans le choix de Kamara. On retient que sous Kamara les Eléphants n’ont enregistré aucune défaite.
Kamara dans le cercle restreint
Kamara Ibrahim peut être fier de faire partie des techniciens ivoiriens qui ont dirigé le banc technique des Eléphants. Après Alphonse Bissouma Tapé, Gerard Gabo, Yéo Martial, Lama Bamba et François Zahoui, Kamara Ibrahim verra son nom inscrit dans l’histoire du football ivoirien. Il fait désormais partie des Ivoiriens qui ont eu la confiance de la Fif pour diriger les Eléphants. Après Yéo Martial vainqueur de la Can 92 et François Zahoui finaliste de la Can 2012, le successeur de Mark Wilmots va tenter d’imiter ou de faire mieux que ses devanciers. Le sélectionneur des Eléphants olympiques mesure pleinement la tâche qui lui est confiée.
Moïse N’Guessan