Michel Koffi Koffi est le chef de cabinet du président du Sénat, Jeannot Ahoussou Kouadio. Il est, par ailleurs le président du Réseau de réflexions et d’actions pour le Grand-centre (REAC). En prélude à la deuxième rentrée associative cette structure les 14 et 15 avril 2023, à Dimbokro, il nous situe, dans cet entretien, sur les enjeux de ces assises et dévoile les grandes ambitions du REAC
Pouvez-nous présenter le REAC et quelles sont ses missions ?
Le REAC, c’est le Réseau de réflexions et d’actions pour le Grand-centre. Il est né d’un constat. Chaque fois que nous rassemblons nos populations, c’est pour parler de la politique. Les différents projets et programmes qui se réalisent se font de façon exogène. Il faut amener les populations à prendre conscience de leurs situations et par la prise de conscience de leurs situations les amener à s’autodéterminer. Le REAC est un réseau. Ce n’est pas l’association de tous les Baoulé de Côte d’Ivoire ou l’association de tous les ressortissants du Grand-centre de Côte d’Ivoire. C’est un réseau auquel on adhère par cooptation. C’est une catégorie de personnes qui a décidé de prendre ses responsabilités. Un, rassembler les jeunes en milieu rural pour les sensibiliser sur la nécessité de se prendre en main. Deux, créer les conditions pour qu’ils aient accès aux possibilités offertes par l’Etat parce que l’Etat fait beaucoup aujourd’hui pour les populations ivoiriennes. Malheureusement, l’Etat ne peut pas intervenir à titre individuel. Donc, il faut contribuer à soigner la plaie de l’individualisme en mettant les gens ensemble. D’où la nécessité de créer des bureaux locaux qui vont être mués en coopératives. Cette année 2023 va nous permettre d’engager ce programme. Ensuite, lever des fonds pour financer des activités génératrices de revenus. 25 personnes ensemble dans un village qui, en dehors de leurs activités, prennent de leurs temps pour faire un hectare de vivriers, cela fait quelques revenus en plus. Cela améliore leur quotidien. N’oubliez pas que le défi majeur que nous avons aujourd’hui, c’est de créer les conditions pour être autosuffisants et la meilleure façon de le faire, c’est de mettre les Ivoiriens au travail. Le président de la République a eu l’ingénieuse idée de mettre en place les différents Programmes nationaux d’investissement agricole (Pnia) dans le secteur de l’agriculture. Aujourd’hui vous avez le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Touré, qui développe la pisciculture hors sol. C’est un certain nombre d’initiatives qui sont en cours avec l’Etat qu’il faut implémenter avec nos parents. Mais, la responsabilité que nous avons, c’est d’aller chercher ces projets et programmes, aseptisés de toute considération politique ou politicienne et faire en sorte que les populations soient éligibles aux différents programmes. Je peux dire qu’avec le président Alassane Ouattara, celui qui travaille gagne de l’argent. Mettons nos parents au travail. Après, on fera la politique !
Le REAC tiendra sa deuxième rentrée associative les 14 et 15 avril 2023 à Dimbokro. Quels sont les enjeux de ces Assises ?
Les 14 et 15 avril 2023, le REAC tiendra sa deuxième rentrée associative. Pour précision, le REAC est né le 25 septembre 2021 et a tenu sa première Assemblée générale ordinaire le 29 janvier 2022. Nous partons à Dimbokro pour une activité statutaire qui s’articulera sur deux jours. Le 14 avril, dans l’après midi, les Assises du REAC se tiendront avec l’Assemblée générale ordinaire. Ce sera l’occasion pour améliorer la structuration du réseau notamment avec l’adoption par l’Assemblée générale de la création des membres d’honneur. Ce qui permettra de parachever les structures techniques de gestion de notre réseau qui s’articule autour d’un Bureau exécutif de 46, membres, d’une Coordination de membres d’honneur qui compte 30 membres mais qui devrait très rapidement être porté à 100 membres. Les membres d’honneur, ce sont les cadres de plusieurs niveaux, des professeurs d’université, des chefs d’entreprise, des directeurs généraux, des hauts cadres de l’administration et du secteur privé qui acceptent de venir accompagner le projet que nous portons. Ce sera également l’occasion d’obtenir l’accord de l’Ag en vue de la signature d’un Accord-cadre de coopération avec l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) dans le cadre de la réalisation des projets dans le secteur agricole et dans la production animale. C’est une assise extrêmement importante. La deuxième journée, le samedi 15 avril 2023, sera consacrée à l’investiture de la Coordination communale de Dimbokro. Cette coordination compte 100 présidents locaux qui sont chargés chacun d’encadrer 25 membres. C’est une grande famille qui compte 2 500 membres. En plus de ce public, nous aurons les coordinations des autres départements du pays Baoulé et de la zone forestière qui viendront. C’est, à peu près, 500 personnes qui arrivent en dehors du N’zi pour participer à ces Assises. Le REAC étant une association apolitique, nous ratissons large avec pour objectifs de rendre les parents disponibles pour prolonger la main bienfaitrice du président Alassane Ouattara. Donc sensibiliser les parents à se disposer pour le développement qui est en construction dans ce pays. Faire en sorte qu’ils échappent aux embrigadements politiques pour avoir un autre regard sur les possibilités qui s’offrent à eux. Vous savez que le pays Baoulé a la particularité de ne pas avoir un grand tissu coopératif en matière de groupements coopératifs. Le REAC ambitionne donc, dans le cadre du partenariat avec l’Anader d’aider à la création de 750 nouvelles coopératives. Donc, la transformation des bureaux locaux du REAC en coopératives de production agricole et animale. Nous pensons que c’est une voie pour adresser la problématique de la pauvreté et du chômage qui touche nos parents tant en milieu rural qu’en milieu urbain.
2023 a été décrétée « Année de la jeunesse » par le président de République. Alors quelle place de la jeunesse dans les activités du REAC au cours de cette année 2023 ?
Bien attendu, la première chose, c’est de faire en sorte que les instruments qui sont mis en place par le gouvernement fassent l’objet de vulgarisation auprès des populations. Le REAC offre sa plateforme pour sensibiliser les populations sur les opportunités qui existent notamment au niveau du ministère de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique parce que ce sont des projets et programmes développés par le gouvernement. Il faut être éligible mais pour être éligible, il faut avoir la bonne information. Il s’agit pour nous de le faire et nous entendons bien saisir l’opportunité offerte par le président de la République pour faire en sorte que ce soient des jeunes du pays profond qui aient accès aux possibilités, aux projets et programmes pour bénéficier du développement. Nous sommes de plain-pied dedans et nous saluons cette décision politique importante du président de la République qui, après avoir bâti les infrastructures, engage un programme pour bâtir l’homme, le citoyen ivoirien. Nous devons saisir cette perche avec toute l’énergie que nous pouvons. C’est de notre devoir, de notre responsabilité
Peut-on avoir une idée de l’implantation du REAC ?
Le REAC est parfaitement implanté. Après deux ans, nous nous portons très bien. Nous sommes 35 000 membres sur l’ensemble du territoire national. Nous avions une seule région qui n’était pas encore couverte mais c’est désormais chose faite. A partir de Dimbokro, l’Ag, certainement, donnera mandat pour la nomination du Vice-président qui va s’occuper de la région de l’Iffou. A partir de cet instant, le Gbèkè est parfaitement couvert, le Bélier impeccable, le N’zi, le Iffou va démarrer et la zone forestière. Pour chacune de ces zones, nous avons un Vice-président qui s’occuppe de gérer les affaires de ces zones.
Un appel pour les Assises de Dimbokro ?
Je voudrais, à l’attention de tous les présidents locaux de la commune de Dimbokro, leur adresser mes félicitations pour le formidable travail de fourmis qui a été réalisé. Je voudrais également adresser mes remerciements aux cadres de Dimbokro avec à leur tête le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, le président du Conseil régional, N’guessan Koffi Lataille, le Dg de l’Autorité de régulation du transport intérieur, N’zi Désiré Assamoua, le maire Bilé Diéméléou et toutes les personnalités qui, à l’unisson, ont accepté d’accompagner cette belle initiative. Je ne saurai oublier, le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion national, Kouadio Konan Bertin, qui est fils de Bocanda qui nous accompagne en tant que président de la cérémonie. C’est un appel à être beau, à être chic et puis, nous allons amorcer une autre approche du développement. Je voudrais lancer un appel à tous nos ainés pour qu’ils acceptent d’accompagner le processus d’encadrement de ces jeunes. Ce sont des populations qui veulent changer, qui veulent aller de l’avant. Tout ce qu’elles recherchent, ce sont des mains positives pour les conduire. Nous rassemblons les jeunes, les femmes sous l’autorité du président Jeannot Ahoussou-Kouadio. Nous faisons ce travail parce que c’est dans la capacité à mettre les populations au travail, c’est dans la capacité à occuper sainement les populations qu’on évitera d’autres drames à notre pays parce que la pauvreté est la mère de tous les vices. Nous pensons que dans la droite ligne de la vision du président de la République, il s’agit de faire en sorte que le développement soit partagé et pour qu’il soit partagé, il faut identifier les personnes qui sont susceptibles de bénéficier de ce développement, c’est ce que nous faisons ! Aujourd’hui, nous sommes plus de 35 000 membres, peut-être que l’année prochaine, on sera 70 000 et peut-être 100 000 etc.
Entretien réalisé par
Traoré Yacouba Diarra