Fatoumata Coulibaly Epse Silué est la directrice du Centre national de formation et de production des matériels didactiques du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation. Dans cet entretien, elle explique le mécanisme du processus de renouvellement des manuels scolaires.
Quel est votre rôle dans le processus de renouvellement des manuels scolaires et quels sont les niveaux concernés ?
Nous procédons à l’écriture des manuels de Cm1 et Cm2 et à la finalisation des manuels de Ce1 et Ce2. Il faut dire qu’au total, nous avons 36 documents à concevoir et après la conception, nous faisons un traitement éditorial avec les éditeurs qui seront choisis. En général, on a l’habitude d’écriture le manuel de Cp d’abord (14), après les manuels de Ce (22) puis les manuels de Cm (24).
Combien de temps vous faudra-t-il pour produire ces manuels ?
On fait tout cet ensemble en même temps. Pour ce genre de travail, il faut au bas mot plus de trois ans mais, dès que madame la ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation nous a saisis au mois de juillet, nous avons anticipé. Depuis le mois d’aout 2022, nous avons commencé à faire l’écriture et aujourd’hui nous autour de 40% de taux d’exécution de ce travail et nous pensons que dans trois mois et demi nous pouvons boucler. Nous avons la conception des contenus, mais, il faut encore qu’on choisisse les éditeurs au bon moment et qu’ils soient à la hauteur et acceptent de travailler nuit et jour pour qu’on puisse atteindre nos objectifs. Nous remettons les documents à des experts de tous les niveaux pour la lecture, ensuite, nous faisons l’expérimentation et après, nous faisons encore une validation de ce qu’on écrit pour qu’on soit tous d’accord sur le contenu.
Madame le ministre de l’Education nationale vous a rendu visite le mardi 25 avril 2023, une pression de plus pour aller vite ?
La visite de Mme le ministre Mariatou Koné nous fait chaud au cœur. Cela nous montre la portée et l’engagement de Mme la ministre et cela nous motive et ça nous engage au plus haut point. Elle souhaite que les manuels soient adaptés. Effectivement les manuels qui sont sur le terrain ne sont pas adaptés au programme. Car, un manuel est l’émanation d’un programme et le programme est conçu pour les citoyens d’un pays et traduit la vision de l’Etat. Nous allons suivre les instructions de Mme la ministre en produisant des manuels de qualité et adaptés au programme. Chaque trois ans nous devons faire une relecture des manuels.
Concrètement, en quoi consistera votre travail ?
Notre travail consiste pour les classes de CE1 et CE2 à la conception des livres d’histoire et géographie, ceux de sciences et technologie, ceux de EDHC, d’Eps et ceux d’AEC soit 12 manuels. Pour la classe de CM1, il s’agit de la conception des manuels de français, de mathématiques, d’histoires et géographie, de sciences et technologie, de EDHC, d’EPS et d’AEC soit 12 livres. Pour la classe de CM2, c’est aussi la conception du livre de français, des manuels de mathématiques, des manuels d’histoires et géographie, de sciences et technologie, de EDHC, d’EPS et d’AEC soit 12 manuels. Au total, nous avons à concevoir 36 manuels scolaires et leurs guides de maitre. Le processus consiste à écrire le contenu des manuels, à faire une évaluation interne, à faire l’expérimentation sur le terrain des différents spécimens, de faire la lecture par des personnes ressources des tapuscrits, de valider pour faire une évaluation finale des tapuscrits par des équipes techniques et des personnes ressources. Nous aurons à faire le choix des éditeurs par appel d’offres
Une idée de votre équipe ?
Sont mobilisés pour la conception des manuels, 100 concepteurs et superviseurs issus de l’Inspection générale, de la Direction de la pédagogie et de la formation continue, du Centre national de production des manuels scolaires et de matériel didactique et des différents Cafop.
Entretien réalisé par Traoré Yacouba Diarra