Sacrée championne à l’issue de la grande finale de la 5e édition de Genèse (concours de slam gospel) le 23 août passé, Phoebe Ketura alias Ket’Art, ne compte pas lâcher. Elle veut faire carrière dans le slam. Dans un entretien, elle nous fait part de sa volonté tout en revenant sur son parcours de cette édition de slam gospel.
Quel est le sentiment réel qui vous anime après votre sacre à Genèse ?
Après mon sacre, j’ai ressenti à la fois de la joie et beaucoup d’étonnement. La joie, bien sûr, car c’est une émotion naturelle lorsqu’on est vainqueur. Mais l’étonnement a été encore plus grand, car je ne m’imaginais pas du tout en finale. A la demi-finale, tout s’est joué à 0,1 point près, j’ai failli être disqualifiée. Quand mon nom a été cité, je n’y croyais pas. En finale, je n’espérais pas trop non plus, car je me disais : si à la demi-finale j’ai presque été éliminée, que pouvais-je vraiment donner de plus ? Pourtant, par la grâce de Dieu, j’ai été couronnée championne. Ce fut une grande surprise, d’autant plus que je n’étais pas totalement prête. C’est seulement la dernière semaine avant la finale que j’ai terminé mon premier texte sur le thème « Chrétien, Artisan de Paix ». Alors oui, c’était avant tout de l’étonnement.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées et qu’est-ce qui a fait la différence ?
Tout a commencé l’année dernière, quand j’ai découvert une vidéo de Larissa Mango, la première championne de Genèse. Je me suis dit : « Quand je serai grande, je participerai un jour à cette compétition ». Mais un mois plus tard, je rencontre le directeur artistique d’une association chrétienne que je fréquente. Après une prestation, il m’encourage à participer à la 5e édition de Genèse. Je passe donc la présélection avec un seul texte, en titubant même à plusieurs reprises, mais je suis retenue. A la phase de pool, je déclame un texte écrit seulement une semaine avant, et c’est ce texte-là qui me propulse première de ma poule. Alors je commence à croire que je peux aller loin. En demi-finale, je présente mon texte le plus ‘’lourd’’. Et paradoxalement, c’est lui qui me donne la note la plus faible. J’ai failli être éliminée. C’est un second texte, plus court, qui m’a sauvée. A cela se sont ajoutés des problèmes de santé avant la finale, qui m’ont presque empêchée de participer. J’étais découragée, mais une semaine avant, Dieu m’a inspiré de nouvelles idées. J’ai écrit un texte sur le thème et repris un ancien texte déjà présenté en poule. Ce sont ces deux textes qui m’ont offert la victoire. Mes principales difficultés étaient le manque de confiance en moi et aussi la distance. Car venant de Dabou, je devais constamment affronter les embouteillages pour rejoindre Abidjan. Mais au final, je crois que c’est uniquement la grâce de Dieu qui a fait la différence.
Quels sont vos projets après cette victoire et quel message aimeriez-vous adresser à la jeunesse et à vos fans ?
Je suis en terminale, donc durant les neuf prochains mois je ne serai pas très active. Je me consacre d’abord aux études. Mais je continue à écrire des textes pour les enregistrer en studio après mes examens. Mon grand projet, c’est de participer au championnat national de slam et je compte m’y préparer sérieusement. A la jeunesse et à mes fans, je veux dire ceci : Ayons confiance en Dieu et donnons-nous toujours à fond dans ce que nous faisons. Dieu bénit, mais Il ne bénit pas la paresse. Faisons notre part et laissons-le nous propulser. Je ne suis pas la meilleure slameuse gospel de Côte d’Ivoire, mais le Seigneur a choisi de me mettre en lumière, et je lui rends toute la gloire.
Réalisé par Meshack Eman