Dans le cadre de la quatrième édition du One Planet Summit dédiée à la biodiversité, ouverte ce lundi 11 janvier à Paris, la Banque africaine de développement a révélé avoir consacré en 2019 près de 36% de ses approbations, soit 3,6 milliards de dollars américains, aux financements climatiques, dont plus de la moitié dédiée à l’adaptation des pays africains au changement climatique.
Saluée pour son engagement en faveur de la finance climatique, la Banque a été choisie en 2020 par les partenaires au développement pour abriter le Bureau régional pour l’Afrique du Centre mondial sur l’adaptation.
Les activités de cette toute nouvelle structure ont été lancées le 16 septembre 2020 à Abidjan, sous le haut patronage du président de la Banque, Adesina Akinwumi, en présence de nombreux chefs d’États africains et de leaders mondiaux tels que Ban Ki-Moon, ancien secrétaire général de l’Onu, et Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international.
Après la Conférence des Nations unies pour le climat organisé en 2015 à Paris (COP 21), la Banque africaine de développement s’est dotée d’un Plan d’action pour le climat pour la période 2016-2020, qui accorde une grande priorité au renforcement de la résilience climatique.
Au cours de ces dernières années, les ressources de la Banque allouées au financement de l’adaptation au changement et à la résilience climatiques ont quintuplé, passant de 338 millions de dollars américains en 2016 à deux milliards de dollars en 2019.
L’Afrique n’émet que 4% des gaz à effet de serre
Outre le financement de l’adaptation au changement climatique, le Plan d’action climat de la Banque repose sur la promotion d’une trajectoire de développement sobre en carbone, la mobilisation de la finance climatique et la création d’un environnement favorable à l’action climatique.
Alors qu’elle n’émet que 4% des gaz à effet de serre de la planète, l’Afrique est la région du monde la plus affectée par les effets du changement climatique, qui se traduisent souvent par des inondations meurtrières, des cyclones tropicaux et des sécheresses récurrentes.
Sept des dix pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique.
Cette année, par exemple, les fortes inondations qui ont frappé les pays du Sahel ainsi que les invasions acridiennes et les sécheresses ont sérieusement touché tous les secteurs de développement et créé un désastre humanitaire dans un contexte déjà difficile marqué par les impacts socioéconomiques de la pandémie de Covid 19.
Face à la sécheresse de grande ampleur dans la Corne de l’Afrique, onze pays membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement de l’Afrique de l’Est (IGAD) ont bénéficié du programme de renforcement des capacités de la Banque sur les défis posés par le changement climatique.
Avec le Fonds spécial climat pour le développement en Afrique hébergé à son siège à Abidjan, la Banque africaine de développement fournit également une assistance financière et technique considérable pour le renforcement des services nationaux météorologiques et hydrologiques et des centres climatiques régionaux, dont le Centre africain de météorologie appliquée au développement (ACMAD) basé à Niamey au Niger.
Lancé en 2017 par le président français Emmanuel Macron, le One Planet Summit donne l’opportunité aux dirigeants du monde entier et aux organisations internationales de réfléchir sur la biodiversité et de relever leur niveau d’ambition sur la protection de la nature et sur le climat, tout en répondant aux nouvelles questions posées par la crise actuelle de la pandémie de Covid-19.
La quatrième édition du Sommet, qui se tient en visioconférence, entend apporter une contribution décisive à la préparation de la COP 26 prévue du 1er au 11 novembre 2021 à Glasgow, en Écosse.
Source Banque Africaine de Developpement