L’Amicale des Anciens de l’Aeemci (Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d’Ivoire), 3A, a pu réunir autour d’un déjeuner-débat Jean Bonin du Fpi, tendance Affi N’Guessan; Abdoulaye Ben Meité du Rhdp ; l’ancien préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi Irié et Serge Djibré de «1000 volontaires pour changer la Côte d’Ivoire» pour se prononcer sur le thème : «Consolidation de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale : vision et actions de l’Etat pour une Côte d’Ivoire unie et solidaire».
Ce panel organisé ce samedi au Novotel-Plateau, a vite tourné à une empoignade verbale entre les deux avocats du plateau, Abdoulaye Ben Meité et Jean Bonin sur la question des états généraux de la République. Pour le patron de la communication et du marketing politique du Front populaire ivoirien, l’organisation des états généraux de la République est la panacée pour réconcilier les Ivoiriens. «Nous sommes pour l’organisation des états généraux de la République pour réconcilier les Ivoiriens. La Cdvr, la Conariv, le Programme national de cohésion sociale ont échoué. Il faut nécessairement les états généraux de la République pour mettre à plat tous les problèmes qui fâchent les Ivoiriens», a insisté Jean Bonin. Aux yeux de Ben Meité, cette opération ne serait qu’une perte de temps et d’argent avec des résultats peu probants. «Les états généraux de la République seront une caisse à résonance de quelques individus. Peut-on réunir 25 millions d’Ivoiriens en un seul lieu pour débattre de la réconciliation ? Sur quel critère va-t-on choisir un tel et ne pas choisir un tel ? Le parlement joue déjà ce rôle», a-t-il répondu. Les deux avocats ont continué leur débat en répondant aux accusations mutuelles de la responsabilité de leurs partis respectifs dans la crise identitaire, la désobéissance civile, le régionalisme etc. Pour Vincent Toh Bi Irié, il faut proposer un nouveau contrat social aux Ivoiriens qui ont atteint un niveau d’insouciance face à la mort, se réjouissent du malheur de leur prochain ou qui célèbrent le mensonge ou la fourberie de leur leader. «Il y a un fossé entre les professions de foi et les pratiques religieuses. On se réjouit que quelqu’un soit malade ou qu’il perde son emploi», a-t-il fait remarquer. Pour lui, il y a une différence entre loyauté et fidélité. «On peut être fidèle à un individu mais être loyal à la République. Ce qui nous permet de dénoncer celui à qui on est fidèle quand il ne respecte pas la loi», a argumenté l’ancien administrateur civil. Serge Djibré se veut catégorique : «Il faut remplacer la classe politique actuelle qui est au bout du cycle. Il n’y a plus rien à attendre des hommes politiques et la solution ne peut venir que de la société civile avec l’entrée en jeu de nouveaux acteurs avec des esprits nouveaux». L’intervention de l’assistance a enrichi les débats qui se sont déroulés dans un esprit emprunt de courtoisie et de bon ton.
Nomel Essis
Légende/ Abdoulaye Ben Meité a tenu à rappeler à Jean Bonin la responsabilité du Fpi dans les affrontements suscités par l’appel au boycott actif de la présidentielle du 31 octobre 2021. Ph : DR