Défilés avec banderoles, fanfares à profusion, prestations artistiques… L’ambiance était au rendez vous ce jeudi 1er mai à Cocody Deux-Plateaux Mobile. Loin de la Primature, où elle n’était pas conviée, la Confédération Syndicale – Plateforme Nationale des Travailleurs de Côte d’Ivoire a sacrifié à la tradition de la fête du travail, pour la 7e année consécutive.
L’occasion était aussi belle, pour Théodore Gnagna Zadi, président de la Plateforme, de revenir sur plusieurs sujets brûlants du moment, notamment dans le secteur éducation-formation.
Concernant la prime d’incitation, le syndicaliste a assuré que son organisation demeure solidaire des enseignants. Pour lui, l’octroi de la prime sera une « reconnaissance de la pénibilité de leur métier et des conditions de vie difficiles qu’ils endurent ».
Le président de la Plateforme n’a pas manqué d’évoquer la situation de l’enseignant Assi Dugary, en détention, ainsi que les ponctions et suspensions de salaires d’avril 2025. Il a, à ce titre, lancé un appel solennel à la clémence du Président de la République.
« Une telle mesure aura pour intérêt de ramener l’accalmie sur le terrain et favorisera la poursuite du dialogue social réaffirmé lors de l’atelier de Grand Bassam qui a adopté un programme de travail réaliste et inclusif en vue de traiter la question de la prime. », a-t-il souligné.
Zadi Gnagna a en outre appelé les enseignants à reprendre les cours, conformément au mot d’ordre lancé par l’IS-MENA, insistant sur la nécessité de respecter la discipline syndicale.
Il a également plaidé pour la transformation des primes ADO, tant pour les travailleurs en activité que pour les retraités, en un véritable 13e mois.
En ouverture de son discours, l’enseignant de lettre moderne a rappelé que cette célébration s’inscrivait aussi dans le cadre du 10e anniversaire de la Plateforme. Une décennie marquée par des acquis majeurs, tels que le paiement du stock d’arriérés, l’intégration de 1 789 agents journaliers à la Fonction publique, et l’instauration de la prime ADO.
« Ces droits dont nous bénéficions aujourd’hui sont le fruit des luttes syndicales de la Plateforme luttes structurées menées avec méthode et privilégiant le dialogue et la concertation. Cette méthode aura permis au gouvernement d’avoir un interlocuteur crédible, respectueux de ses engagements.D’où la signature des deux trêves sociales, avec à la clé l’instauration et la consolidation du dialogue sociale, dans un climat apaisé », a-t-il fait valoir.
« Je voudrais réaffirmer ici cet attachement au dialogue. Car, il ne saurait y avoir de dialogue véritable sans écoute, sans respect, de l’autre, sans volonté sincère de résoudre les problèmes. Or, la signature de la trêve sociale nous donne cette opportunité de poser nos préoccupations dans
un cadre apaisé. Pour nous, le temps des discours sans lendemains, des grève inopérantes comme mode de résolution de nos problèmes est révolu.
La trêve sociale aura permis de briser le mur de méfiance entre les syndicats et le gouvernement, créant ainsi un climat favorable à la pratique de l’activité syndicale », a-t-il martelé, invitant ses camarades à s’approprier cette nouvelle culture syndicale, malgré les incompréhensions qui subsistent.
Avant de conclure, Théodore Gnagna Zadi a rendu un hommage appuyé au Président de la République pour les efforts consentis en faveur du bien-être des travailleurs.
Toutefois , il a assuré ses membres que la Plateforme poursuivra son combat avec « force, loyauté et détermination »
« Soyez rassuré que la plateforme continuera son combat. C’est pourquoi, je vous donne l’assurance que je porterai vos revendications avec force, loyauté et détermination, devant les autorités et le patronat »
Enfin, les représentants des secteurs public et privé ont, à leur tour, égrené un chapelet de doléances.
Le secteur public souhaite « La revalorisation de l’indice référentiel de base, (IRB) de 233.457 à 350. La définition d’une nouvelle grille salariale. La transformation de la prime exceptionnelle (prime ADO), en un véritable 13e mois. Le recalcule de la pension de retraite avec le coefficient de 2 au lieu de 1.75.
La revalorisation de la pension de retraite. Le respect des libertés syndicales dans les structures d’enseignement supérieur et de recherche. Les réponses claires aux conclusions des discussions sectorielles par le gouvernement sans suite. La réversion des salaires et primes de recherche de 11 enseignants chercheurs et chercheurs de la CNEC injustement et indûment suspendus pendant 15 mois ne sont pas encore reversés », a indiqué Pr. Kazon, Porte-parole de la CNEC
Les travailleurs du secteur privé demandent, entre autres, « la revalorisation d’un minima catégorique, la transformation du SMAG en SMIG, la revalorisation du SMIG de 75 000 à 120 000; la promotion du dialogue social et le respect des droits syndicaux. Dans l’agro-industriel, l’amélioration des conditions de travail.Dans le secteur de l’hydrocarbure », a fait savoir Christian M’bassidje, Secrétaire Général du Syndicat des Pompistes et Graisseurs de Côte d’Ivoire (SPGCI).
Fulbert Yao