Deux cadres du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPACI), Lida Kouassi et Koné Boubacar, ont été placés en garde à vue le samedi 9 août à la préfecture de police d’Abidjan.
Cette mesure intervient après plus de 24 heures d’audition par les services des enquêtes générales, dans le cadre de l’enquête ouverte suite aux graves incidents survenus dans la nuit du 1er au 2 août dernier à Yopougon.
Cette nuit-là, un bus de la SOTRA a été incendié et un véhicule de police vandalisé.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux responsables politiques sont soupçonnés d’avoir joué un rôle dans ces troubles.
Initialement, trois membres du PPACI avaient été convoqués. Kéké Joël a été libéré après audition, mais Lida Kouassi et Koné Boubacar ont été retenus pour des charges jugées plus lourdes.
Maître Sylvain Tapi, avocat des deux mis en cause, a confirmé au confrère audace 24 Tv, que ses clients sont accusés d’être des instigateurs des violences.
D’après les investigations, Koné Boubacar aurait « mis en mission » les jeunes auteurs des actes de destruction. Quant à Lida Kouassi, son nom aurait été mentionné par un autre militant arrêté, Éric Kogo, comme l’un des organisateurs de cette nuit de chaos. Pour les enquêteurs, ces éléments laissent supposer une implication structurée, et non un simple débordement de militants incontrôlés.
Plus grave encore, le dossier de Lida Kouassi s’alourdit avec l’ajout de propos à caractère xénophobe tenus lors d’un meeting entre fin juin et début juillet 2025. Il aurait publiquement affirmé que « l’administration, la police, la justice et la gendarmerie ivoirienne seraient truffées d’étrangers ».
Une déclaration irresponsable et dangereuse, selon la police, qui cherche désormais à établir un lien entre ces paroles et les violences du 1er août.
Les enquêteurs veulent démontrer que ces propos ont pu nourrir un climat propice à la haine et à l’action violente, a expliqué l’avocat.
Les deux hommes pourraient être présentés à un juge dans les prochaines heures. La justice devra décider de leur placement sous mandat de dépôt ou d’une éventuelle libération sous contrôle judiciaire.
Le PPACI n’a pour l’instant pas réagi officiellement à cette arrestation, qui intervient dans un contexte politique déjà tendu. Le parti sera face à la presse ce dimanche à 14h, à. son siège à Bonomin.
Fulbert Yao