Rien ne va entre Lokossué Konan Homère, président de la jeunesse baoulé du Cavally et Méa Akessé, chef des Akan. Cette situation remonte au mois de mars 2021 lors des élections législatives. Approché par la presse le vendredi 8 octobre 2021, Lokossué Konan Homère a saisi l’occasion pour donner sa version du clash qui défraie la chronique dans la région du Cavally. « Cela fait trois ans que nous sommes à la tête de la jeunesse baoulé de la région du Cavally. Notre première action a consisté à réconcilier les deux chefs baoulé à savoir, Méa Akessé et Bledou Georges qui se disputaient le fauteuil de présidence, créant un bicéphalisme à la tête de notre communauté », se vante-t-il pour avoir réussi à rapprocher les deux parties en conflit. Après la crise de Goin-débé à Guiglo qui a opposé les autochtones wê aux populations allochtones, Lokossué Konan Homère affirme avoir sillonné villageset hameaux pour sensibiliser les deux populations au vivre-ensemble. « Les palabres ont fait place depuis lors à l’harmonie », se satisfait-il en plus de contribuer à la création de l’Union des femmes baoulé du Cavally (Ufebca). Selon lui, son organisation a mené des actions pour soutenir la ministre Anne Désirée Ouloto , présidente du Conseil régional du Cavally tant au plan social que politique.« Vous convenez avec moi que là où on dit Lokossué tout le monde voit le Pdci Rda ; oui c’est vrai, j’étais Pdci mais après mon approche avec la ministre Anne Désirée Ouloto, je n’ai pas hésité un instant à épouser sa politique de développement et les idéaux de son parti, le Rhdp. J’adhère à sa politique à 100% . J’ai été séduit par la franchise et le réalisme du leader de ce parti,le Président Alassane Ouattara », soutient-il. Puis d’ajouter : « Voici quelqu’un qui depuis Houphouët-Boigny est entrain de travailler d’arrache-pied pour la Côte d’Ivoire , un homme qu’on a farouchement combattu lorsqu’on était dans l’opposition et pourtant qui a un bilan de gouvernance irréprochable. Le plus souvent l’on a tendance à dire que Baoulé égal Pdci mais non, c’est ce film d’avant où rien n’avance avec les affinités politiques que nous voudrons changer car nous sommes persuadés qu’avec le président Alassane Ouattara c’est le développement tous azimuts ». Ce changement de cap opéré par le président de la jeunesse auprès de ses parents est parsemé d’embûches.Des autorités coutumières de sa communauté s’élèvent pour le contrer sur le terrain en remettant en cause ses efforts de sensibilisation pour l’adhésion à la politique de développement du Président Ouattara via la ministre Anne Désirée Ouloto. Il pointe du doigt Nanan MéaAkessé, chef de la communauté akan de la région du Cavally qui, selon lui, tient un discours peu rassembleur dans le Cavally. « Un chef coutumier ne s’affiche pas politiquement, il reçoit plutôt tous les candidats pour prôner l’unité, l’entente et le pacifisme dans une élection. Mais ici dans le Cavally notre MéaAkessé brandit à ciel ouvert le Rhdp et cautionne nuitamment l’opposition. Cela s’est constaté dans les élections législatives passées », accuse le leader de jeunesse. Il se réjouit du fait qu’après la sensibilisation menée auprès de la communauté akan du Cavally ses parents sont entrain de s’attacher progressivement à la politique de développement de la ministre Anne Désirée Ouloto. « La ministre a beaucoup fait pour la communauté baoulé ici dans le Cavally ; son soutien est visible à tout point de vue financier et matériel. La seule chose qu’elle demande en retour, c’est de l’accompagner dans ses démarches de développement », a-t-il précisé. Par souci d’équilibre de l’information, nous avons approché MéaAkessé pour obtenir sa version des faits. Malgré notre insistance, le chef traditionnel a refusé de s’exprimer, nous promettant de le faire « plus tard ».
Ahmed Gouet. Correspondant régional