Le Forum de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO), est préoccupé par le coup d’État militaire survenu le dimanche 05 septembre 2021 en Guinée, qui conduit à l’arrestation du Président Alpha Condé ainsi qu’à la dissolution du gouvernement et du parlement de la République de Guinée. Le FOSCAO condamne fermement ce coup de force et reste préoccupé par les souffrances occasionnées au peuple de Guinée.
APPEL À L’ACTION :
Le FOSCAO condamne tout coup d’État militaire en Afrique et particulièrement en Afrique de l’Ouest.
Le FOSCAO rappelle à cet effet les dispositions de l’article 1 (e) du Protocole de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance qui dispose que « l’armée est apolitique et soumise à l’autorité politique régulièrement établie ; tout militaire en activité ne peut prétendre à un mandat politique électif. »
Le FOSCAO lance par conséquent un appel à un retour rapide à une gouvernance civile dans le strict respect de la constitution guinéenne ainsi que toutes les lois applicables. Le FOSCAO exige que la transition soit assurée par des civils non corrompus pour un déroulement rapide de celle-ci.
Le FOSCAO rappelle aux États membres de la CEDEAO la nécessité absolue de se conformer aux lois et règlements sur la démocratie et la bonne gouvernance. Les cadres légaux tels que « Le Protocole de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance » et la « la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance (ACDEG) » doivent être respectés sans compromission aucune.
Le FOSCAO en appelle à la Commission de la CEDEAO et à la Conférence des Chefs d’États de la CEDEAO pour l’instauration d’une véritable culture démocratique et de bonne gouvernance au sein des États membres de la région ouest africaine, mettre un terme à la tendance d’abus de pouvoir, à la réduction de l’espace civique, à la corruption, et à la propension à la manipulation des constitutions dans la recherche de plus de deux (2) mandats.
Le FOSCAO lance un vibrant appel à la CEDEAO et aux Chefs d’États à s’efforcer d’être mieux connectés aux citoyens et à impliquer activement les citoyens et la société civile dans les processus de prise de décision et de résolutions des différends. Une telle démarche garantira d’une part que les citoyens se sentent impliqués et considérés, ce qui réduirait les frustrations et révoltes ; et d’autre part, favorisera l’effectivité d’une CEDEAO DES PEUPLES et pas seulement celle des Etats, telle qu’exprimée dans sa VISION 2020.
Le FOSCAO en appelle également à la CEDEAO ainsi qu’à toutes les parties prenantes de la crise guinéenne à assurer la paix en Guinée en privilégiant les méthodes de la résolution pacifique des différends que sont les bons offices, la médiation, la conciliation et la facilitation basée sur le dialogue, la négociation et l’arbitrage.
Le FOSCAO invite enfin la Commission et la Conférence des Chefs d’États et de Gouvernements de la CEDEAO à tenir en compte les souffrances injustifiées et inacceptables que subit le peuple guinéen, dans une hypothèse de potentielles sanctions. Seules les personnes qui se sont rendues coupables ou complices de changement anti constitutionnel de gouvernement peuvent et doivent faire l’objet de sanction conformément au Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance et à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance.
Le FOSCAO affirme son entière disponibilité à contribuer, aux cotés de la CEDEAO, du peuple de Guinée et de toutes les parties prenantes, à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, à la paix, au développement économique et à la cohésion sociale.
Contacts : media@wacsof-foscao.org / +234 813 523 3933