Hamsatou Anabo, journaliste du Site Web Alerte-Info, a passé une sale matinée ce vendredi à Grand-Bassam. Elle a été victime d’une agression alors qu’elle couvrait une manifestation des partisans d’un candidat aux dernières élections.
Voici son récit :
« Les faits: ce matin je vais à Bassam pour couvrir une marche « des électeurs qui n’ont pas pu voté » lors de la reprise de municipale du 16 décembre.
J’arrive devant la bibliothèque municipale, des policiers et gendarmes sont rassemblés devant une foule d’individus surexcités qui portaient des tee shirt d’un candidat…
Je m’approche d’un policier:
Moi: bonjour Chef, je suis…. journaliste à…
je n’ai même pas fini ma phrase
Lui: eh ma chérie, faut partir deh, s’ils savent que tu es journaliste ils vont te frapper
La situation était très tendue mais je dois travailler, je suis là pour ca.
Je tourne dans le village jusqu’à la place de l’abissa et reviens sur mes pas (à la bibliothèque municipale).
Je m’arrête dans un coin avec un confrère pour observer ce qui va se passer vu que la CRS venait d’arriver.
Un jeune surexcité qui s’approche de moi en courant.
Lui: heee toi la donne téléphone, tu es entrain de nous filmer
Moi: non
En moins de deux secondes une dizaine de jeunes m’encerclent.
Eux: faut ouvrir téléphone la on va voir toutes tes photos sinon tu ne bouges pas
Moi: calmez vous je suis Journaliste. Voici ma carte de presse.
Eux: on fait rien avec
Je sens un coup au niveau de mon ventre, un attrape mon poignet… tourne Ca et prend mon téléphone…et mon sac
Eux: déverrouille téléphone la on va voir nos photos. Depuis matin on te voit tourner ici tu n’es pas de Bassam.
Je déverrouille mon téléphone d’autres regardent mes photos tandis que les coups de poing se poursuivent au niveau de mon ventre. Je crie, je demande pardon, ils doivent être sourds peut-être…
Je tombe, les coups continuent. Quand ils ont réalisé que je n’ai pris aucune photo d’eux, un à crié « tu n’as pas dis que tu es journaliste? Demain encore faut revenir ici on va te sogo (piquer avec couteau) ».
Un vieux qui passait m’a aidé à me relever et m’a mis dans le premier taxi pour revenir à Abidjan »
Fulbert YAO