L’exploitation des ressources naturelles, en Afrique de l’Ouest est en pleine expansion. Cependant, elle s’accompagne souvent de graves violations des droits de l’homme.
C’est pourquoi, en vue de faire le point de son impact sur les droits humains et de proposer des solutions pour y remédier, la Ligue ivoirienne des Droits de l’homme (Lidho) en partenariat avec le Bureau régional sur l’Etat de droit de la fondation Konrad Adenauer a organisé les 12 et 13 mai 2022 à Abidjan, un colloque international.
Cette activité régionale a regroupé des participants venus du Burkina Faso, de la Guinée, du Sénégal, du Mali, du Niger, et même du canada, autour du thème : « l’exploitation des ressources naturelles et leur impact sur les droits humains en Afrique de l’ouest ».
Dans son discours introductif, Neth Willy Alexandre, président du Bureau exécutif national de la Lidho a rassuré les entreprises minières de ce que, ce colloque n’est pas une tribune pour faire leur procès. Et non plus, le lieu pour décrier l’action des communautés affectées comme un frein au développement du secteur minier.
«Nous voulons à travers ce colloque, rechercher avec toutes les parties prenantes, les solutions les plus appropriées pour le secteur minier durable», a-t-il indiqué.
Pour sa part, le directeur régional du Bureau de l’Etat de droit de la Konrad-Adenauer-Stiftung a fait l’état des lieux des nombreuses ressources naturelles non renouvelables que dispose l’Afrique de l’ouest et son impact sur les droits de l’homme.
«L’Afrique dispose de nombreuses ressources naturelles non renouvelables d’intérêt économique mondial, telles que le pétrole, l’or, les diamants, et les minerais. La Guinée par exemple possède des plus grandes réserves de minerai de fer inexploitées à l’échelle mondiale et la production de la bauxite permettant ainsi à la Guinée de se hisser à la 2e place de producteur mondial de Bauxite derrière l’Australie. Le Mali abrite l’une des plus grandes mines d’or du monde-loulo Gounkoto-qui produit près de 22 tonnes d’or par an. Le Burkina Faso possède également quelques mines d’or à haut rendement, si bien que l’or est devenu le pricnipal produit d’exportation du Burkina Faso. En plus, l’Afrique rassemble plus de 50% des gisements de diamants du monde. La majorité d’entre eux se trouvent en Afrique de l’ouest, en Afrique australe et en Afrique centrale. La Côte d’Ivoire est donc l’un des plus grands producteurs de diamants d’Afrique. Et enfin, on trouve d’un des plus grands dépotés de phosphate du monde au Sénégal», a-t-il détaillé.
Pour lui, «les ressources naturelles appartiennent à ses concitoyens. Il faut alors promouvoir la compréhension de la gestion des ressources naturelles, de renforcer la gouvernance et la responsabilité du public et des entreprises et de fournir les données nécessaires à l’élaboration des politiques et au dialogue multipartite dans le secteur extractif.
Il estime en outre, que pour que les revenus issus de l’extraction et du commerce des matières premières puissent être utilisés à bon escient, il est nécessaire de mettre en place un système de gestion de la qualité pour le développement économique durable des pays producteurs »
Notons que 7 panels ont meublé cette rencontre, ils ont porté entre autres sur le droit à un travail décent dans l’industrie minière, la question foncière dans le secteur minier, la situation de la femme et de l’enfant dans les zones d’exploitation minière.
Fulbert Yao