Des yeux hagards. Des visages tristes. Un mur et des balcons noircis par la fumée. Des barres de fer ici et là. Des bouts de carreaux éparpillés sur le sol. Des stores calcinés par le feu. Un bar climatisé complètement parti en fumée. C’est le triste constat fait dans l’après-midi d’hier à Angré 8e tranche, à Cocody. De fait, une partie d’un immeuble est partie en fumée. Selon les informations en notre possession, la négligence d’un vendeur de viande grillée, communément appelé ‘’choukouya’’ installé sous l’immeuble sinistré serait à l’origine de ce feu. «Je suis habitant de cet immeuble.
Le vendeur a laissé sa viande dans son four artisanal et est allé prier de l’autre côté de la route sur la terrasse de cet immeuble (il indique du doigt le bâtiment d’en face). Lorsque le feu s’est déclenché, des personnes ont attiré son attention sur ce qui se passait. Mais, il a continué sa prière comme si de rien n’était. Entre temps, les flammes se propageaient petit à petit jusqu’à atteindre le bar climatisé situé à proximité de son commerce et les appartements situés au dessus», a révélé un habitant, N.K, rencontré dehors devant la bâtisse, encore sous le choc de ce qu’il vient de vivre. Après avoir échangé avec cet homme, nous nous rendons dans la cour intérieure du bâtiment. Sur place, un ballet incessant d’hommes et de femmes est visible. Des personnes montent les escaliers. D’autres en descendent. Certains devisent tranquillement sur leur balcon et de leurs échanges partent même des éclats de rire.
Un homme au torse nu, assis sous un préau se remet à peine du traumatisme qu’il vient de subir. «J’étais chez moi. J’ai entendu des personnes hurler, nous demandant de sortir de nos maisons. Sans trop comprendre ce qui se passait, je suis sorti en catastrophe. C’est ici en bas que je me suis rendu compte qu’il y avait du feu dans l’immeuble qui se propageait petit à petit. Heureusement, nous n’avons rien perdu», raconte Kouakou Arsène, commercial dans une entreprise de la place, la mine triste. Franck Hervé, le frère du propriétaire du bar climatisé soumis aux assauts des flammes et ayant subi le plus de préjudices a du mal à cacher sa tristesse et sa désolation. «Le feu s’est déclenché dans le bar et personne n’a rien pu faire. Les sapeurs pompiers sont arrivés trop tard. Le préjudice subi est énorme», explique-t-il dévasté. Le personnage au centre du sinistre, est quant à lui, porté disparu. La même attitude adoptée par celui par qui le malheur est arrivé mercredi soir à ‘’Colombie’’, ce sous quartier des II Plateaux.
M.P.K/Ph : Cyrille Bah