Au regard des difficultés qui se dressent sur son chemin, la Commission Electorale Indépendante (CEI) va s’engager dans les semaines à venir dans une démarche d’innovation.
En effet, l’institution a décidé de recourir aux données de l’Office National de l’Etat Civil et de l’Identification de Côte d’Ivoire (ONECI) pour mettre à niveau la liste électorale.
L’information a été donnée ce mardi à Cocody par Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, aux partis politiques et organisations de la société civile, à l’occasion d’une campagne de sensibilisation et d’éducation civique électorale autour du thème : « L’élection, instrument de renforcement de la paix sociale ».
Plus exactement , il s’agira, à en croire le président, pour la Commission Electorale de « transvaser systématiquement tous les électeurs en âge de voter détenteurs de la carte nationale d’identité sur la liste électorale »
« Ce n’est pas le résultat du RGPH que nous allons transférer sur la liste électorale », a précisé le magistrat.
Cette idée est née du fait que « Depuis un certain temps, les révisions (du listing électoral) ne dépassent pas plus de 300.000 personnes, souvent c’est 150.000 personnes, 200.000 personnes, alors qu’on s’attend à plus de 4 millions d’électeurs restant, a-t-il relevé.
Cela dénote d' »une désaffection de la chose politique, mais le Code électoral en son article 5 dit que l’inscription sur la liste électorale est de droit. Comme, ce sont les Ivoiriens âgés de 18 ans qui doivent s’inscrire sur la liste électorale, la CEI veut saisir cette opportunité, Maintenant, à l’occasion du contentieux, chacun viendra dire là où il veut aller voter », a expliqué M. Kuibiert à l’auditoire.
« Dès que vous êtes détenteur d’une carte nationale d’identité et que vous remplissez les conditions pour être inscrit sur la liste électorale, parce que jouissant de vos droits civiques et politiques, nous on vous inscrit sur la liste électorale », a-t-il mentionné.
Avant ce chapitre, le patron de la CEI a expliqué que pour qu’une élection soit porteuse de paix, deux conditions s’imposent. La première est l’appropriation de la matière électorale par la population et la deuxième condition, la confiance que le peuple a, à son institution.
Argumentant, le conférencier a rappelé les rôles des partis dans le jeu électoral, de même que le rapport qu’ils doivent avoir avec le peuple. A savoir celui de le séduire, afin de conquérir le pouvoir.
« Votre participation à la matière électorale trouve son fondement dans la loi. C’est une obligation. Un parti politique n’est pas fait pour lui même. Il est fait pour la nation. Parce que vous sollicitez la nation pour donner les remèdes aux maux de la nation. « , a-t-il indiqué.
Coulibaly Kuibiert a en outre invité les partis à faciliter le travail de l’institution, en se pénétrant les règles du jeu électoral. Il souhaite de même qu’ils aient des critiques constructives et de « dignes » représentants dans les bureaux de vote.
« Vous demandez au peuple son suffrage pour exercer le pouvoir d’état. Vous ne demandez pas au peuple son énergie pour aller casser. Quand vous demandez autre chose, c’est en ce moment que la violence s’installe », a t il déclaré.
M. Kuibiert a demandé par ailleurs aux partis d’enseigner à leurs militants de s’inscrire sur la liste électorale et à être porteurs de bulletins.
« Battez vous pour que la majorité soit inscrite sur la liste électorale. Nous allons faire notre part de combat qui va consister pour nous à travers des modalités pratiques comme la loi le prescrit déterminer les modalités d’inscription sur la liste électorale », a souligné le président.
Des échanges qui ont suivi la conférence, des partis politiques ont souhaité qu’il soit revu le découpage électoral. D’autres ont soulevé une passivité des forces de l’ordre qui assistent, sans réaction, à des saccages d’urnes pendant les scrutins.
Fulbert Yao