L’ex-vice-président du Front populaire ivoirien (FPI), Dagbo Godé Pierre a été l’invité sur un plateau télé n’a pas fait dans la dentelle avec Affi N’guessan. l’ex-cadre du Fpi a déconstruit le président du Fpi.
Qu’est-ce que reprochez-vous concrètement à Affi N’guessan ?
D’abord, la gouvernance. Affi N’guessan s’est approprié le FPI. Il en fait sa chose personnelle. Ensuite, il refuse la critique. Or, le FPI est un parti critique et autocritique, selon nos statuts. Enfin, il refuse le principe de l’alternance. Ça fait 23 ans qu’il est le président du FPI et il n’est pas prêt à céder. Il refuse le droit à la différence. Quand vous mettez l’un dans l’autre, il s’approprie le parti et en il fait ce qu’il veut. Mais pis, Affi N’guessan représente un danger pour le FPI, il est cupide. Voici quelqu’un qui signe un partenariat avec le RHDP au nom du FPI, il en tire les dividendes sans en informer ses camarades de parti. Il va à une élection à Bongouanou, il bénéficie d’une subvention du candidat du RHDP à hauteur de 100 millions, il ne dit rien. On l’apprend sur les radios, les chaînes de télévision nationales qu’il a bénéficié d’une subvention de 100 millions. On lui demande, écoute Pascal, mais comment se fait-il que tu as bénéficié d’une subvention de 100 millions, tu n’as rien dit au parti ? Il dit que, lui poser cette question, c’est faire preuve d’insolence à son égard. On ne peut pas dire ça à ses camarades de parti. Pire, dans la préparation du congrès qu’il vient d’organiser lui-même, il a fait un bilan moral et financier. Il dit que le FPI a reçu en dons et soutiens, 1 milliard 41 millions de francs CFA. Mais la question qu’on lui pose, ces dons et soutiens viennent d’où ? Il dit qu’il n’a pas le droit de nous le dire. Nous répliquons, mais comment ? Vous avez un parti démocratique qui reçoit des dons et vous n’êtes pas capable de nous dire d’où viennent les dons. C’est une question de transparence. Nous lui demandons les pièces comptables pour juger de sa gestion financière du parti. Alors, les décisions de suspension surgissent pour ne pas avoir à répondre à cette question. Parce que c’est lui qui a le bic, donc il peut suspendre qui il veut. Affi est un homme cupide. Il a suffisamment tiré profit du partenariat avec le RHDP. C’est un député du RHDP qui le dit, qu’Affi a bénéficié non seulement d’une subvention de 100 millions, lors des élections régionales dans le Moronou, mais il a bénéficié des largesses du président de la République.
Nous allons aborder le partenariat avec le RHDP. Est-ce que vous l’avez accompagné dans cette initiative-là ? Était-il nécessaire pour le Front Populaire Ivoirien ?
Mais, ça été un débat, le partenariat. Affi, je crois qu’il traîne comme un boulet le qualificatif de traître. D’abord, quand il a des problèmes en 2014 avec ses amis du Front Populaire Ivoirien, ceux qu’on a appelés les Gbagbo ou rien, les gens disent qu’Affi a trahi Gbagbo. Nous avons dit non. Nous l’avons défendu pour dire que si Gbagbo veut le FPI, qu’il vienne à un congrès. Et qu’on ne peut pas lui donner le FPI comme ça. Le FPI n’est pas une chose qu’on donne à quelqu’un. Nous avons défendu Affi. En 2014, il signe un partenariat avec l’Alliance des forces démocratiques. Deux ans après, on lui demande de faire le bilan. Il rétorque qu’il n’a pas de bilan à faire. Lui, il ne rend jamais compte. Après l’Alliance des forces démocratiques, on se retrouve en 2020. Il fait encore une alliance avec le PDCI dans ce qu’on a appelé le CNT. En 2020, sa candidature avait été validée par la Commission électorale indépendante. Tout le monde s’apprêtait à aller en campagne quand il nous a réunis, pour dire qu’il ne peut plus accompagner Alassane Ouattara aux élections et que les dés pipés, il se retire. Nous disons mais comment ? On en discute, il refuse de partir. Il se met dans une alliance qu’on va appeler le Conseil national de transition.
Il fera la prison.
Oui, il fera la prison.
Affi considère que vous êtes un peu manipulé par la majorité présidentielle. Est-ce qu’aujourd’hui, il y a un deal qui existe entre Dago, Pierre et le RHDP ?
Monsieur, je suis professeur d’université, je suis avocat, vous pensez qu’on peut me manipuler ? C’est Affi N’guessan qui voulait nous manipuler. Je n’ai pas de deal avec quelqu’un, mais c’est lui qui avait le deal. Et aujourd’hui on le sait, c’est lui qui a sollicité le président de la République pour être nommé président d’institution, ça il ne nous l’a jamais dit. Aujourd’hui on le sait. Non, ce monsieur n’est pas crédible. Pour moi, il y a un seul mot qu’on peut lui coller à la peau, il est le traître de la République.
Pour l’instant vous êtes banni de toutes les instances du parti.
Non, c’est lui qui l’a dit, mais il n’est pas représentatif du Front populaire ivoirien.
Mais il a été plébiscité quasiment à 95%.
C’est dans son parti politique soviétique. Nous sommes le Front populaire ivoirien, nous sommes le courant démocratie et valeurs, nous ferons entendre nos voix dans les prochains jours
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