Les élections municipales 2018 s’annoncent âpres en Côte d’Ivoire. A Marcory (sud d’Abidjan), plusieurs candidats se bousculent déjà. Mariam Fétégué Coulibaly, candidate du parti unifié RHDP n’est pas en reste. Dans cet entretien accordé à l’Expression, elle se prononce sur les tractations autour du choix de sa personne, sur la vie politique du pays, et sur les élections à venir dans sa commune.
LEXPRESSION : Vous êtes cadre du RHDP et votre parti vous a désigné pour le représenter aux élections municipales à Marcory. Comment l’avez-vous accueilli ?
Mariam Fétégué Coulibaly : Le fait, qu’on ait été choisie candidate du RHDP, veut dire que le mérite a été reconnu. Parce que n’est pas candidate RHDP qui le veut. J’ai travaillé au RDR depuis pas mal de temps. Je suis rentrée au RDR en 1995en tant que simple militante. Ensuite, j’ai été la première présidente RFR (Rassemblée des femmes républicaines), C’est-à-dire la première présidente des femmes de Marcory. Ensuite en 2014, j’ai été élue à la tête du RDR de Marcory en tant que départementale. Il y a un travail qui a été abattu, si le choix s’est porté sur moi, c’est parce que mon mérite a été reconnu.
D’aucuns disent qu’il y a eu plusieurs tractations autour de votre désignation. Pourquoi ?
Les gens racontent plein de choses. Il y a eu des tractations, c’est normal. Dans tout parti politique, dans tout groupement politique, faire un choix n’est pas facile. Parfois, on tâtonne un peu. Ensuite, on arrive à un résultat. Peut être les gens étaient plus ou moins hésitant. Je ne sais pas pourquoi. Peut être, ils voyaient que je suis une femme. Je ne sais pas. Mais j’ai toutes mes chances dans ces élections.
Auriez vous décidé de vous présenter en indépendante, si votre parti avait choisi un autre candidat ?
Ça ce n’est pas d’actualité, puisse que j’ai été retenue. Permettez-moi que je n’y réponde pas. (Rire)
Quel commentaire faites-vous de la crise entre le PDCI et le parti unifé RHDP ?
Je n’aime pas commenter ce genre de chose. Ce que je sais déjà, c’est qu’il y a une frange du PDCI qui est dans le parti unifié. Ce qui n’est pas rien. Vous savez, les partis politiques sont libres de faire ce qu’ils veulent à un moment donné. A un moment donné, on était ensemble, si à un moment T, ils pensent que la coopération n’est plus possible, c’est à leur appréciation. Je n’ai pas de jugements à porter sur ce genre de chose. En tant que départementale RDR de Marcory, en tant que conseillère de la secrétaire générale du RDR, je ne peux que parler de mon parti et non des partis des autres. Au haut niveau, ils savent pourquoi la mayonnaise n’a pas pris. Je n’ai pas de commentaires à faire.
Avec la configuration du paysage politique, croyez-vous en votre chance à Marcory ?
Pourquoi pas ? En 2013, j’ai été deuxième. Cette fois ci, je ne viens pas pour encore être deuxième. Je viens pour être première. Vous allez voir. Cette fois sera vraiment la bonne.
Quels sont vos vœux pour les prochaines élections à Marcory ?
Je souhaite que la campagne soit civilisée. Qu’on se respecte. Pas de coups bas, pas de paroles déplacées. Je suis une démocrate. La preuve en 2013, j’ai accepté le verdict des urnes. Et je pense que tout le monde acceptera le verdict des urnes. Moi, y compris. Si d’aventure, je ne suis pas élue, j’accepterai. Je téléphonerai à mon concurrent. Nous ne sommes pas des ennemis. Nous sommes que des adversaires à un moment donné. Et puis, après les élections la vie continue.
Actualité oblige. Le chef de l’Etat Alassane Ouattara, a amnistié 800 prisonniers dont Simone Gbagbo le 6 août dernier. Comment l’avez-vous accueilli à Marcory ?
Nous l’avons accueilli avec beaucoup de joie. Vous savez, il y a un moment pour tout. Il y a un moment de pardon. J’ai salué cette décision. Je suis une femme. J’ai salué la libération de Madame Simone Gbagbo, de tous les prisonniers qui étaient là bas. C’est vrai que le mal a été fait, mais à un moment donné, il faut pardonner. Donc, le président de la République a posé un acte fort et nous ne pouvons que l’applaudir. Ça va amener la paix en Côte d’Ivoire. ça va faire que les ivoiriens vont se retrouver. Ça va faire que ceux qui étaient un peu dans leur cocon, vont se libérer. La Côte d’Ivoire y gagne. Tous ses fils et ses filles main dans la main travaillent ensemble. La preuve : Madame Simone Gbagbo ne tarit pas de remerciements à l’endroit du président de la république. Cela veut dire que le président de la république est un grand homme. Il sait qu’à un moment donné, il faut poser des actes, et il a posé des actes. Je peux que l’applaudir.
Interview réalisée par Fulbert Y.