C’est avec tout le respect dû à votre personne et à votre rang d’homme d’État que je me permets de vous adresser ces quelques lignes, en toute HUMILITÉ mais avec une FRANCHISE citoyenne, que vous saurez, je l’espère, accueillir avec hauteur de vue.
Hier soir, sur le plateau de l’éminent journaliste Alain FOKA, vous avez, dans le feu de l’échange, tenu des propos d’une rare VIRULENCE, allant jusqu’à qualifier certains de vos compatriotes, ou tout du moins de vos contradicteurs, d’IMBÉCILES et d’IDIOTS.
Une sortie qui, bien qu’humainement compréhensible sous l’effet de l’émotion, n’en reste pas moins CHOQUANTE venant d’un homme qui aspire à présider aux destinées de notre pays. Les “imbéciles” et les “idiots” que vous avez évoqués sont aussi des citoyens ivoiriens, électeurs, analystes politiques et observateurs critiques. Les traiter avec autant de MÉPRIS est non seulement MALADROIT, mais DANGEREUX. Car si vous prétendez incarner une alternative crédible à la tête de notre pays, alors vous devez aussi incarner une maîtrise de soi, une tempérance, et un respect, toujours présents, même dans le désaccord. Être président, ce n’est pas simplement avoir raison : c’est surtout savoir raison garder.
Nous comprenons que les débats politiques puissent être PASSIONNÉS, et que la VIOLENCE VERBALE de certains commentaires ou la MALVEILLANCE de certaines attaques finissent par EXASPÉRER. Mais précisément, lorsqu’on ambitionne de diriger une Nation, la maîtrise de soi n’est pas un LUXE : c’est un IMPÉRATIF. La dignité dans l’adversité, la patience dans l’agacement, et la hauteur dans les provocations font partie de l’étoffe des véritables LEADERS. Oui, l’arène politique est BRUTALE. Oui, les attaques sont parfois INJUSTES. Mais c’est précisément là que l’on jauge les grands hommes : à leur capacité de répondre par la HAUTEUR. Vos éclats de voix ont donné un signal INQUIÉTANT : celui d’un homme qui perd son calme face à la contradiction. Or, diriger la Côte d’Ivoire demandera mille fois plus de sang-froid que répondre à ce genre d’interview.
Car si la République impose à ses citoyens le respect des institutions, elle impose aux dirigeants, et surtout à ceux qui souhaitent le devenir, le devoir d’EXEMPLARITÉ. Le peuple ivoirien, dans sa grande diversité, attend de ses élites politiques des arguments, non des INVECTIVES ; une vision, pas des réactions d’humeur.
Monsieur le Président,
Votre parcours vous a valu l’admiration d’un grand nombre de nos compatriotes, et moi le premier. Nombreux sont ceux qui voient en vous une INCARNATION de l’élite ivoirienne, capable d’élever le débat et de proposer des solutions aux défis complexes de notre époque. Il serait regrettable que des ÉCARTS DE LANGAGE viennent ternir cette image et brouiller le message que vous souhaitez porter.
Nous ne vous condamnons pas. Nous vous rappelons simplement que le pays que vous ambitionnez de diriger a besoin d’un chef d’État, pas d’un chef d’humeur.
En ces temps où notre pays a besoin d’un débat démocratique APAISÉ, nourri d’idées et non de querelles, il est de notre responsabilité collective, à quelque niveau que nous soyons, d’entretenir la flamme du RESPECT républicain.
Recevez donc, Monsieur le Président, ces quelques mots non comme une leçon, mais comme l’expression sincère d’un citoyen épris de dialogue, de MODÉRATION, et d’espérance pour notre démocratie. Vous gagnerez à présenter vos excuses publiques aux personnes offensées.
Avec tout mon respect,
Jean Yves ESSO ESSIS
Président de l’ADN
Citoyen ivoirien attaché aux valeurs républicaines