Il y a péril sur la trêve sociale, s’inquiète la Plateforme Secteur Education Formation (PFEF), qui était face à la presse ce vendredi 7 octobre 2023, pour évoquer les recommandations adoptées par ses 302 sections lors de l’assemblée générale de rentrée du 20 septembre dernier à Abidjan.
En effet, selon le président de la PFEF, Kla Alain Charles, au cœur de leur inquiétude se trouvent les négociations sectorielles issues des accords de trêve sociale entre l’État et les organisations syndicales confédérales qui coincent.
Ces négociations visent à prendre en compte les préoccupations des travailleurs par le dialogue en vue d’une paix sociale durable. Malheureusement, selon lui, bien que les négociations transversales aient été conclues il y a plus d’un an, au niveau sectoriel, rien n’a progressé comme prévu, ce qui suscite des inquiétudes au sein du secteur .
Il a déploré le comportement perçu comme peu favorable à la paix de la part des partenaires, notamment le ministère de l’Éducation nationale.
Toujours, selon le conférencier, les partenaires ont entravé le processus en bloquant les négociations dès le départ, notamment en voulant choisir la forme et les porte-paroles des discussions, avant de les reprendre. Cependant, certaines des revendications initiales n’ont pas été transmises.
Kla Alain Charles a également mentionné l’absence d’un comité sectoriel de discussion malgré les propositions faites, contrairement à d’autres ministères qui ont déjà mis en place de tels comités. Cette situation est perçue comme un obstacle à l’avancée des négociations.
« Nous pensons que ce n’est pas fait pour arranger les choses. Les éléments montrent que les gens ne veulent pas avancer. Donc depuis le mois de mai, silence radio. Les autres avancent, nous, nous stagnons. Nous ne pensons pas que ce soit de notre faute. Ce sont eux qui ne posent pas les pas pour avancer », a martelé Kla.
Le syndicaliste a profité de cette conférence de presse, pour interpeller en outre le ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation sur plusieurs points saillants de leurs préoccupations adoptées pendant l’AG, notamment les EGENA, les conditions de vie et de travail des enseignants, la fuite de ces derniers vers d’autres ministères et la mobilité professionnelle, les négociations sectorielles et les primes trimestrielles.
Il a également mis en avant la nécessité de préserver les libertés syndicales et les acquis syndicaux.
Kla Alain a exprimé des inquiétudes quant aux insuffisances au niveau pédagogique et de la formation continue, à l’environnement des enseignements, ainsi qu’au traitement financier, moral et institutionnel jugé désastreux des enseignants. Tous ces éléments ont conduit à la prise de résolutions significatives lors de l’Assemblée Générale, a t il dit.
Concernant la mise à l’écart de la plateforme nationale pendant la célébration du 01 mai au palais présidentiel, Kla Charles s’est offusqué et a prévenu en ces termes : « Le 1 mai 2024. Si nous n’allons pas au palais en tant qu’organisation centrale, reconnue comme les autres. Nous irons jusqu’à faire une grève, à briser la trêve sociale. Si la trêve ne peut pas nous amener la justice, ce n’est pas la peine. »
Fulbert Yao