Cette annonce de Tidjane Thiam « tout doit changer » sur laquelle le nouveau réveil du 25 juin 2024 a mis une emphase, ignore qu’il met en doute les ivoiriens raisonnables de croire à une ambition démesurée.
« Tout doit changer » remet en cause radicalement les mesures qui font recette depuis 2011, année de prise de fonction de Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire.
« Tout doit changer » se présente comme un anathème d’une gouvernance mondialement reconnue pour ses performances économiques, une des plus réformatrices au monde qui, produit une croissance supérieure à la moyenne mondiale depuis plusieurs années.
« Tout doit changer » est un concept inhabituel du progrès, de la continuité de l’Etat et de la valorisation des acquis , c’est pourquoi nous sommes fondés d’émettre des réserves sérieuses sur les nobles intentions de Tidjane Thiam mais insuffisamment pas sérieuses pour gérer la Côte d’Ivoire .
Une politique économique consiste à mieux faire et non de tout changer, c’est tout comme le monde de la connaissance qui se construit progressivement par des apports nouveaux.
Le sujet d’aujourd’hui sur la situation de la Côte d’Ivoire n’est nulle part ailleurs, que d’être porté sur la densification des moyens de la croissance, comme l’a dit le président de la République en voulant mettre au centre, la création des champions nationaux qui , doivent être des ressorts nouveaux du développement économique, raison pour laquelle , le patronnât ivoirien a été mis à contribution.
2- Un concept polysémique mais creux.
« Tout doit changer » est une annonce qui se contente d’avancer une vision, sans se prononcer sur sa valeur de vérité, ni d’être capable de pénétrer dans les détails du rapport entre les moyens et les finalités.
« Tout doit changer » renvoie à des contrevérités racontées à Soubré, elles sont nombreuses, elles consistent à nier les faits, à se réclamer d’un parti politique sans en partager ses échecs.
Nos propos tirent leur fondement des preuves de réalisation lesquelles , prennent le contre pied d’un discours plutôt populiste que brillant.
Ainsi donc, de 2011 à ce jour, la dotation de la région de la Nawa en service public éducatif de base et scolaire nouveaux , se dénombre pour le préscolaire et le primaire à 2 485 salles de classes et, 8 collèges sur les 15 existants.
50 ans avant 2011, la région de la Nawa ne comptait que 1310 salles de classe au préscolaire et au primaire.
Ce sujet d’attention aux détails, est rapidement devenu intéressant à partir de la volonté de ce journal, d’exposer en imposant un concept attractif, ignorant qu’il opposait son champion à ses propres contradictions révélées dans ses discours précédents, quand il était encore au crédit suisse.
À cette époque, il déclarait à une de ses conférences à Paris qu’il était contre la rupture, et par conséquent qu’il avait une préférence pour les petits changements progressifs, mais ce vacillement de raisonnement montre son inconstance, écorne sa crédibilité en montrant qu’il peut devenir polémiste face aux événements, comme il nous a été donné de voir à Soubré.
3- Le choix d’une politique économique solide.
Les vraies réformes économiques sont structurelles, toute réforme économique structurelle, met du temps pour produire des effets et, le minimum estimé dans un environnement sans choc oscille entre 5 et 10 ans, c’est-à-dire 1 à 2 mandats présidentiels au moins pourtant, malgré les crises endogènes et internationales qui se sont succédées respectivement en 2010 , de 2019 à 2022, la Côte d’Ivoire grâce à ce choix de politique économique, a maintenu sa croissance sans rien céder aux turbulences subies en dehors de 2020 où elle a fléchi sans atteindre la barre de zéro , pendant que l’économie mondiale avait basculé dans le négatif .
Une des preuves de cette solidité économique a permis à partir de 2023, de procéder à un partage de la richesse produite à travers l’augmentation des salaires catégoriels, etc.
Évidemment, pour atteindre cet objectif, il eut fallu que la Côte d’Ivoire ait articulé une politique économique intelligente pour maintenir sa
croissance constante.
C’est au milieu de ces amas de mensonge, que la force du travail et les résultats obtenus puisent le sens de leur beauté, en permettant à la politique économique implémentée par le président de la République de rendre risible la politique spectacle de « Tout doit changer ».
Les préjugés d’homme exceptionnel cèdent progressivement la place aux qualités d’un homme aux discours sans relief, accroché à la mystification de l’histoire qui, à chaque occasion de connection avec ses militants, ses annonces ne résistent pas à l’épreuve de la responsabilité, en d’autres termes, comment peut-on proclamer d’être des germes d’un parti sans assumer ses échecs ?
« Tout doit changer », une annonce péremptoire qui peut avoir des conséquences systémiques si aucun outil d’analyse économique sérieuse ne clarifie les enjeux et les dimensions de ce changement.
Le syndrome du risque pris sur le crédit suisse guette la Côte d’Ivoire avec cette politique spectacle.
Kalilou Coulibaly, Doctorant EDBA.
Ingénieur énergéticien, MBA, DESS in business administration.