Le Renouveau Démocratique, parti d’opposition ivoirienne ne veut plus de l’Armée française en Côte d’Ivoire.
Face à la presse le vendredi 7 juillet 2023, à Cocody Attoban, son président Lamoussa Djinko a dénoncé cette présence, qu’il juge problématique.
En effet, pour lui, la présence de l’armée française donne « un semblant de sécurité ».
Il soutient que l’armée Américaine a apporté la paix, la stabilité en Europe. Par contre, Malgré la présence des forces françaises, la Côte d’Ivoire a été confrontée à un coup d’état militaire, une rébellion et une crise postelectorale en 2011.
C’est pourquoi il invite cette force à quitter la Côte d’Ivoire.
« Nous allons plutôt nous tourner vers nos braves Forces de Défenses et de Sécurité (FDS)en doublant leurs salaires, en les équipant en matériel moderne, en mettant à leur disposition des formations appropriées. Nous devrons nous rassurer que notre pays est sécurisé pour nous-mêmes, pour attirer les investissements, et surtout être certains que notre armée soit bien équipée pour faire fasse et vaincre l’ennemi interne comme externe. Aucune rebellion ne doit réussir et faire disparaître notre armée. La paix n’a pas de prix », propose le conférencier en guise de solutions.
Lamoussa Djinko s’est aussi prononcé sur la relation Côte d’Ivoire – France. Il déplore qu’après 63 ans d’indépendance, cette relation a marché plutôt pour la France, que pour la Côte d’Ivoire.
« Nous ne sommes pas industrialisés. Nous avons des problèmes pour nous soigner, pour nous éduquer, pour nous nourrir, pour nous loger. Il faut absolument revoir cette relation. C’est pourquoi nous pensons que les 11 accords qui ont été signés en 1959, sont la base du fait que nous n’avons pas bougé dans notre relation. Ce parti politique, décide pur et simplement, si nous venons au pouvoir, de nous débarrasser de ces accords. Nous ne voulons même pas négocier ces accords. Nous n’en voulons pas. »
En 1959, la France a signé 11 accords secrets avec les Etats africains dont la Côte d’Ivoire. Il s’agit : 1- La dette coloniale pour remboursement des bénéfices de la colonisation;2- La confiscation automatique des réserves financières nationales, 3-/- Le droit de premier refus sur toute ressource brute ou naturelle découverte dans le pays; 4- Priorité aux intérêts et aux entreprises français dans les marchés publics et appels d’offre publics;5- Droit exclusif de fournir des équipements militaires et de former des officiers militaires des colonies;6- Le droit pour la France de déployer des troupes et d’intervenir militairement dans le pays pour défendre ses intérêts; 7- L’obligation de faire du français la langue officielle du pays et la langue pour l’éducation; 8- L’obligation d’utiliser le Franc CFA (Colonies Française d’Afrique); 9- L’obligation d’envoyer en France un bilan annuel et un rapport d’état des réserves; 10- Renoncer à toute alliance militaire avec d’autres pays, sauf autorisation de la France; 11- L’obligation de s’allier avec la France en cas de guerre ou de crise mondiale.
Comme solutions, Lamoussa Djinko compte proposer à la France une nouvelle base de coopération.
« Nous ne sommes pas anti France. Nous sommes pour la Côte d’Ivoire. Nous sommes contre les rethoriques anti-français. Nous voulons travailler avec la France. Mais dans un nouveau cadre. Pas le cadre que nous connaissons. Pas dans la même relation que nos aînés. Il faut absolument mettre fin à cet accord qui n’a pas marché », a t il martelé.
Dans ce nouveau cadre, Lamoussa Djinko assure que son parti se concentrera sur l’industrialisation.
« Au renouveau démocratique, nous allons purement nous concentrer sur l’industrialisation. Nous allons certainement continuer à construire des routes. Mais, ce ne sera pas nos priorités. Nos priorités c’est de s’industrialiser. Et en une génération, ce pays va se développer. », a t il signifié, appelant la diaspora ivoirienne en France, en Angleterre, en Italie, partout en Europe, au Canada, aux Etats-Unis, à venir rejoindre la jeunesse pour un nouveau départ et une construction réelle du pays.
Le président du renouveau démocratique a appelé en outre au dédommagement des victimes de la crise de 2010. Il a estimé à près de 30 millions de francs CFA par victime.
Fulbert Yao