Kéké Loyoh Christelle Flavie, 35 ans, enseignante de la classe de CP1 et son fils Samuel Moyé Kouamé Kouassi âgé de 7 ans avaient été retrouvés le lundi 20 novembre 2023 égorgés à Gbatongouin, dans la sous-préfecture de Man, dans leur maison, baignant dans une mare de sang. Un meurtre crapuleux qui avait plongé la communauté paisible de cette localité dans l’émoi. Désolation, douleur mais aussi colère chez les uns et les autres, famille, proches et collègues enseignants. Qui aurait bien pu en vouloir à Flavie ? Cette jeune dame qui était certainement promise à un avenir meilleur.
Tous les soupçons sont alors tournés vers son collègue instituteur, Goré Bi André Mohamed. Des habitants l’auraient aperçu dans la concession des victimes la veille. Mais ce dernier est introuvable le jour de la découverte macabre. Pis, il aurait pris une autorisation d’absence auprès des services de l’inspection de la circonscription. C’est clair, l’auteur présumé de ce triple meurtre a visiblement tourné la page de Gbatongouin.
Depuis lors, les enquêteurs issus des différents services de la Police de la Gendarmerie ont activé leur dispositif pour cueillir le suspect. Le Portrait de l’homme est devenu tristement célèbre, viral dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux avec la mention ’’ activement recherché ’’. Mais point de Goré Bi André malgré la forte mobilisation. Où a-t-il pu aller en si peu de temps ? Au Libéria voisin ? En Guinée, Bénin ? Mais où est passé l’auteur présumé de ce meurtre effroyable ? « Il a été arrêté à la frontière du Libéria », annonce, à la surprise générale, la page officielle du ministère de l’Education nationale, via la page certifiée de la Ministre Mariatou Koné. Faux, rétorque la Gendarmerie nationale : « le présumé meurtrier de l’enseignante de Man est toujours en fuite. Les recherches pour le retrouver se poursuivent ». Quoi ? Or donc, l’instituteur soupçonné de ce meurtre est toujours en cavale ? Cette réplique de la Maréchaussée vient remuer le couteau dans la plaie des populations et des connaissances de Flavie, qui étaient soulagées, presque en apprenant l’arrestation de celui qui a enlevé Kéké à leur affection. Mais d’où les services de Mariatou Koné tenaient-ils cette information dont l’annonce relève uniquement des services compétents, des forces de l’ordre, qui mènent les enquêtes sur le terrain ? Question. Bref, Flavie, son fils de 7 ans et son bébé qui n’a pas eu la chance de voir le jour, devront attendre encore un peu avant de trouver le repos. Goré Bi se montera-t-il ? Il a certainement quitté le territoire national ou peut-être..
L’assassin présumé s’est évanoui dans la nature en déjouant les mailles des enquêteurs. Du beau temps, il va en prendre ailleurs, se refaire une beauté, séduire une autre Flavie Christelle. Mais où ? Abidjan, pourquoi pas ? Rien qu’à y penser, d’aucuns diront que ce serait se jeter dans la gueule du loup. C’est jouable pour l’enseignant !
Les Abidjanais, précisément du côté d’Abobo Belleville, vaquaient tranquillement à leurs occupations jusqu’à ce qu’une scène étrange vienne perturber le début du show de décembre. Dans un salon de coiffure pour homme, un homme assis à même le sol, les mains ligotées, attire les regards et suscite l’indignation. « C’est lui qui a tué femme à Man », lance un jeune parmi la foule autour de l’homme. Devinez ! C’est bien Goré Bi André Mohamed, le présumé meurtrier de dame Kéké.
Selon les riverains, après avoir fui la ville de Man, le meurtrier serait venu se réfugier à Abobo Baoulé extension. Là où il se promenait chaque jour, le visage couvert par un képi. Un jour, il est allé se coiffer, mais incapable de payer, il a proposé de vendre son téléphone à 2000 FCFA au coiffeur. N’ayant pas les moyens d’acheter, l’un des clients dans le salon a donc acheté le téléphone. Une fois connecté, la police criminelle l’a immédiatement localisé. Il a été arrêté sur un chantier, puis interrogé par les enquêteurs qui lui ont demandé de dénoncer le propriétaire du téléphone, sous peine de passer des jours sombres en prison. Pour éviter cela, il s’est accordé avec les enquêteurs et a accepté de tendre un piège au meurtrier. Après des jours d’attente, le mercredi 29 novembre vers 08h, le criminel s’est présenté au salon pour se faire beau. En sandales, il ne s’imaginait pas que ce serait son dernier jour en liberté. Le coiffeur, serein et imperturbable, en complicité avec le client à qui le téléphone avait été vendu, après l’avoir coiffé, a alerté les jeunes du quartier pour les aider à le capturer.
Arrêté par la population, puis remis aux fins limiers du 34e arrondissement suivi de son transfert à la police criminelle, l’étau se resserre autour de l’instituteur, qui n’a finalement pas agi seul dans ce meurtre. Goré Bi apparaît dans en uniforme du violon de la «gnangne » avec une jeune fille à sa gauche. Qui selon des sources serait une chantre dans une Eglise à Man. Rebondissement ! La jeune dame, vêtue d’un tee-shirt jaune, un pagne autour de la taille, le visage renfrogné, aurait participé au meurtre de dame Kéké, en accompagnant son petit ami.
Dans ses aveux, le présumé criminel avoue: « J’ai eu une altercation avec ma collègue Kéké Christelle pour une histoire de tontine. Ça c’est mal passé et je l’ai tué. Je ne l’ai pas fait de manière délibéré, elle était avec son fils . Et son fils est en âge de parler. Je me suis dit que l’enfant va me dénoncer. Voici comment, j’ai mis fin à la vie de l’enfant. Je lui ai donné un point sur la gorge. J’ai étouffé son enfant. J’ai mis la main sous la bouche et son nez. »
Dans la foulée. Une troisième individu a été arrêté. Celui qui a égorgé la victime avec la machette.
Ainsi, les personnes responsables de la mort tragique de Flavie croupissent derrières les barreaux, en attendant la suite de l’enquête pour retrouver toutes les personnes impliquées dans cette tragédie. Flavie et ses enfants peuvent enfin reposer en paix dans la félicité du Père Céleste. Son mari ainsi que ses proches et collègues, peuvent aussi pousser un ouf de soulagement, même si la douleur est encore vive. La force, il leur en faudra pour accompagner Flavie Christelle et son fils à leur dernière demeure et leur rendre un dernier hommage.
Ahoutoué, village natal de Kéké Flavie, dans la sous-préfecture d’Alépé, région de la Mé, pleure sa fille, ses petits-fils… Le samedi 16 décembre 2023 prochain, Flavie sera accueillie ainsi que son fils Samuel dans une ambiance particulière par les siens avant la dernière séparation. Goré Bi André Mohamed et sa complice attendront la justice des hommes et celle de Dieu.
Aucun crime ne reste impuni.
Adieu Flavie ! Adieu gamin !
Adieu cher être que le monde n’a pas connu !
Une question doit toutefois, nous animer. Comment a-t-il fait ? De village Gbatongouin à Man, Duékoué, Bouaflé, Daloa,Yamoussoukro…à Abidjan sans se faire prendre ? Par quel moyen a-t-il pu se rendre à Abidjan sans se faire remarquer ? A scruter de près ses déplacements, il est quasiment impossible que l’homme ait pu parcourir ce chemin périlleux seul. Quelqu’un a bien pu l’aider. Mais qui pourrait bien se porter candidat pour aider un présumé assassin en cavale ? Un complice, pourquoi pas. Cette thèse semble plausible
Fulbert Yao, avec Alexis Ouattara, la tour de garde.