Le Pape François est arrivé pour la première fois, en Irak, vendredi 5 mars 2021, effectuant une visite de quatre jours sous haute protection sécuritaire et dans une période de restrictions sanitaires dues à la Covid-19 , rapportent des médias internationaux.
Il s’agit de la toute première visite dans un pays qui abrite l’une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde, anéantie par conflits et persécutions. Le souverain pontife se rendra samedi au chevet des communautés chrétiennes et initiera le dialogue avec les musulmans chiites en rencontrant l’ayatollah Ali Al-Sistani, la plus haute autorité pour de nombreux chiites d’Irak et du monde.
Le Pape se rendra ensuite dans la cité antique d’Ur, le lieu de naissance, selon la Bible, du patriarche Abraham, personnage commun aux trois religions monothéistes. Il y priera avec des musulmans, des Yazidis et des Sanéens (monothéismes préchrétiens).
Il poursuivra son voyage dimanche dans la province de Ninive (nord de l’Irak), le berceau des chrétiens d’Irak. Il se rendra à Mossoul et Qaraqoch, deux villes marquées par les destructions du groupe État islamique.
Le souverain pontife présidera dimanche une messe en plein air, en présence de milliers de fidèles, à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Ce bastion kurde musulman avait ouvert grand ses portes aux centaines de milliers de chrétiens, Yazidis et musulmans fuyant les jihadistes.
Ainsi, de vendredi à lundi, il parcourra 1 445 km. Le trajet se déroulera en voiture blindée et sans bain de foule alors que l’avion du pape survolera parfois des zones où sont encore présents des jihadistes de l’organisation État islamique. Les Irakiens le suivront à la télévision.
Au cours de cette visite dans plusieurs villes du pays, le pape devrait souvent être seul sur les routes refaites pour l’occasion, en raison d’un confinement total décrété dans ce pays où le nombre de contaminations a battu cette semaine un record depuis de le début de l’épidémie de Covid-19, avec plus de 5 000 cas par jour.
Ce voyage de quatre jours en Irak marque la fin de quinze mois de confinement pour le Pape. Le Pape n’avait plus voyagé à l’étranger depuis son retour du Japon, en novembre 2019, en raison de la pandémie de Covid-19.
C’est la première fois qu’un chef de l’Eglise catholique foulera la terre où la Bible situe la naissance d’Abraham, patriarche dont se réclament les traditions juives, chrétienne et musulmane. Jean-Paul II avait tenté, en vain, d’y aller en 2000.
(AIP)