Lauréat de l’édition 2024 du Prix Felix Houphouët Boigny-UNESCO pour la Paix, António Luís Santos da Costa, Président du Conseil européen et ancien Premier ministre du Portugal,a reçu jeudi son prix, au cours d’une cérémonie à Abidjan.
António Luís Santos a été distingué pour « pour son engagement en faveur du multilatéralisme, du dialogue et du développement durable ».
António Luís Santos a reçu son prix des mains du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, et en présence des chefs d’État du Togo et de la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Arzoulay.
Un Prix spécial a également été attribué à : La Fundación de Desarrollo Social Afroecuatoriana AZÚCAR, présidée par Madame Sonia Viveros, pour son action en faveur des droits des Afro-descendants en Amérique latine et son engagement pour une société plus inclusive et équitable.
Le président Alassane Ouattara a assuré de sa disponibilité et son soutien à faire rayonner le prix Felix Houphouët Boigny- UNESCO pour la recherche de la paix décerné pour ‘l’édition 2024 à Antonio Costa.
« Je voudrais pour ma part vous assurer de ma disponibilité et de mon soutien total pour la promotion et le rayonnement de ce prix », a déclaré le chef de l’Etat ivoirien.
Selon lui, le crédo de la politique ivoirienne a toujours été la construction et la promotion de la paix, par le dialogue. Ainsi « notre nation, suivant les jalons posés par le premier président ivoirien, a su répondre au rendez-vous de l’histoire en devenant fondamentalement hospitalière », a-t-il ajouté.
Alassane Ouattara a par ailleurs souligné que la Côte d’Ivoire accueille, en temps de paix ou de crise, les frères et sœurs venus d’ailleurs. La Côte d’Ivoire fait de la solidarité agissante un principe de vie.
«Elle fait de la solidarité agissante un principe de vie. C’est ainsi que nous avons près de 80 mille réfugiés venus du Burkina Faso, dans le nord de la Côte d’Ivoire, fuyant les attaques des terroristes. Le gouvernement ivoirien entend faire perpétuer les valeurs de paix et de solidarité chères au Président Houphouët-Boigny en vue de construire un monde meilleur, fondé sur la fraternité, la solidarité, la justice et la tolérance », a promis Alassane Ouattara.
Récipiendaire du prix, Président du Conseil européen et ancien Premier ministre du Portugal, a remercié les membres du jury qui lui ont attribué ce prix le 7 octobre 2024.
« Je me suis interrogé sur les raisons pour lesquelles j’ai mérité ce prix. Je n’ai jamais signé de traité de paix, ni participé à une négociation de paix. Mais j’ai compris que la paix, c’est beaucoup plus que l’absence de guerre. C’est se connaître, se comprendre, dialoguer, et promouvoir les valeurs universelles par l’éducation et la culture. »
Il a annoncé faire don de la dotation du prix au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), également lauréat du prix en 1995, pour soutenir ses programmes éducatifs en faveur des réfugiés soudanais :
« Le HCR assure, au nom de la communauté internationale, la protection des plus vulnérables parmi les vulnérables », a-t-il souligné.
António Costa a profité de l’occasion, pour dresser un état des lieux du monde actuel :
« La guerre reste le quotidien de millions de personnes. La pauvreté sévit sur tous les continents. Les inégalités fragilisent la cohésion sociale. La triple crise planétaire – changement climatique, pollution, perte de biodiversité – aggrave toutes ces menaces. »
Il a plaidé pour une action collective fondée sur la solidarité, le multilatéralisme, et la justice sociale « Je crois que chaque enfant a droit à un avenir en paix, à une éducation universelle, à un environnement protégé. », insistant sur la nécessité d’un partenariat fort entre l’Afrique et l’Europe, notamment en matière d’éducation, d’investissement, de réduction de la dette et de droits humains.
Enfin, il a appelé à une réforme urgente de la gouvernance internationale. « L’Afrique doit obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies et une représentation juste au sein des institutions financières internationales. Sans cela, le système international perdra en légitimité et en efficacité. »
La Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay a souligné que ce prix rappel, que « la paix ne se contente pas d’une simple coexistence, ou même d’une pratique de la tolérance fut elle soutenu ; mais que la paix trouve son équilibre par le dialogue, et même l’estime mutuelle »
Elle a salué l’engagement de António Luís Santos à construire la paix, à « prendre le risque de l’action publique »
« Son sens d’unité aura permis d’œuvrer dans l’unité, en faveur d’un intérêt général pour son pays. De bâtir des coalitions politiques inédites qui ont installer la prospérité, de façon durable pour ses concitoyens », a-t-elle indiqué.
Audrey Azoulay a aussi salué la Côte d’Ivoire, qui aide l’Unesco à croire en la paix. « Elle qui a su réparer les blessures d’un passé douloureux et repris un rôle de leader dans la stabilité de la sous-région et du continent, une conception de la paix d’une grande exigence partagé par l’Unesco », a-t-elle soutenu.
Fulbert Yao