Ce qui devait arriver arriva. Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’guessan, candidats retenus pour la présidentielle du 31 octobre se sont laissé manipuler par leurs amis de la coalition de l’opposition qui ont refusé de les soutenir et les ont envoyés à l’abattoir.
Ils ont refusé d’accorder à Bédié, leur chef, le privilège que l’opposition sénégalaise a accordé à l’actuel président du Sénégal dans les mêmes conditions. Les opposants sénégalais ont gagné la bataille du «troisième» mandat en installant Macky Sall au palais de la Présidence.
Ici, ils ont préféré tromper Bédié et Affi pour les écarter de la voie des urnes et les envoyer sur un chemin sans issue, droit dans le mur. Le vin est tiré. Bédié est en sécurité chez lui, surveillé par les Forces de l’ordre et Affi, aux arrêts. Mabri Toikeusse, le nouvel opposant lui, est en cavale. Rien que du gâchis. Pourtant, il suffisait juste de se mobiliser derrière un candidat unique et gagner tranquillement si tant est qu’ils étaient vraiment majoritaires comme ils le clament partout. Le vrai problème des adversaires d’Alassane Ouattara est qu’ils veulent tous devenir présidents de la République. Nul ne veut être l’administré de son compagnon.
C’est le seul poste qui intéresse la dizaine de leaders de la coalition. Ils ont tous été trompés par Guillaume Soro qui leur a fait croire qu’ils pouvaient tous devenir locataires du palais présidentiel sans se soumettre au vote. Il leur a fait croire que le 31 octobre était « le jour du jour » et que s’ils n’arrachaient pas le pouvoir à Ouattara ce jour-là, plus jamais dans leur vie, ils n’auraient cette occasion. Le 31 octobre, le ciel n’est pas tombé sur la tête d’Alassane Ouattara. Bien au contraire, il est devenu plus fort et plus puissant qu’il ne l’était. Tous les occidentaux qui doutaient de sa capacité à faire face à l’adversité ont compris que Ouattara, c’est du solide, du béton armé. Tous ceux d’entre eux qui jouaient au double-jeu se sont rangés derrière lui. Sans bruit.
Le «leader générationnel» et son Gps brouillé ont maintenant décidé de mettre fin au jeu de cache-cache avec les militaires qui consistait à les appeler directement au soulèvement pour déposer Alassane Ouattara. Nouvel échec total. Même une mouche n’a pas bougé à Abidjan. Aucun militaire n’a fait même semblant d’avoir écouté celui que tout Abidjan appelle désormais «Anselmo bruits».
Soro devrait comprendre et tirer les leçons de ce désaveu public. Son armée d’internautes et lui devraient comprendront que le pays a changé. S’ils n’ont pas pu empêcher les élections de se tenir en France où Ouattara ne contrôle pas les forces de sécurité, ce n’est pas en Côte d’Ivoire que ce rêve devrait se réaliser.
Tout compte fait, plus d’une semaine après les élections, Ouattara est calé au palais malgré toute l’agitation, le chaos, les manipulations, les mensonges et les menaces. La catastrophe et l’apocalypse annoncées sont loin. Très loin du pays de Houphouët-Boigny. Quelques illuminés cachés derrière leurs claviers appellent encore les Ivoiriens à manifester cette semaine. Peine perdue.
Les évènements que nous venons de vivre donnent forcément à réfléchir. Dans la vie, chacun doit pouvoir connaitre ses forces, ses faiblesses et ses limites. Chacun doit tirer des leçons de ses échecs et prévoir l’avenir avec plus de lucidité. L’opposition qui dit avoir créé un Conseil national de transition (Cnt) n’a pas regardé dans le rétroviseur. Elle s’est surestimée et a sous-estimé Alassane Ouattara. La conséquence est là. Implacable!