Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, deux pays voisins, unis par l’histoire et la géographie, viennent de vivre chacun, une élection présidentielle avec des fortunes diverses. Au pays des hommes intègres, personne n’est mort à cause du fauteuil présidentiel.
Mais en Cote d’Ivoire, 87 personnes sont passées de vie à trépas en raison de la volonté des opposants de sacrifier certains de leurs compatriotes en vue de salir l’image du Président Ouattara. Ayant constaté que le chef de l’Etat est indéboulonnable par les urnes, par la rue et par les armes, ses adversaires ont choisi de verser le sang et de créer le chaos dans le pays afin d’ameuter les radios et certaines Ong prédisposées à tronquer les faits. Les opposants burkinabè, eux, ont joué le jeu de la démocratie ; ils ont certes perdu la présidentielle, mais ils ont gagné plusieurs places à l’Assemblée nationale.
Ce qui leur permet de rester dans le jeu politique et de faire entendre leur voix. Au lendemain du scrutin, les perdants ont appelé le grand vainqueur, le Président Roch Kaboré, pour le féliciter. Et le ciel n’est tombé sur la tête de personne. Ici, en Côte d’Ivoire, les opposants, après avoir refusé d’aller aux élections, ont décidé vaille que vaille de diriger le pays. Ils ont créé un Conseil national de transition appelé à former un gouvernement. Avant la mise en place du gouvernement des putschistes, Alassane Ouattara a mis fin à la plaisanterie en bandant les muscles.
Des blocus ont été installés autour de leurs résidences afin qu’ils sachent que le pays est gouverné. Aujourd’hui, Maurice Kakou Guikahué et Affi N’guessan ont été mis hors d’état de nuire. Mabri Toikeusse a disparu de la circulation comme par enchantement. Amon Tanoh qui était prêt à mourir pour chasser Ouattara du pouvoir a fait un rétropédalage pour échapper à la bastille. N’eût été l’âge avancé de Bédié, il serait actuellement sous les verrous. Ouattara a choisi de parler avec lui afin de donner une chance à la paix mais, apparemment, au Pdci, les décideurs voient dans la main tendue de Ouattara, un signe de faiblesse. Mais, c’est une grossière erreur qu’ils commettent.
La tentation est grande chez eux de continuer leur boycott. Bientôt, ce sont les législatives. S’ils tirent les bonnes leçons de leur déconvenue du 31 octobre, ils vont faire campagne pour démontrer leur poids réel. Il est indubitable qu’ils auront quelques députés. S’ils parviennent à obtenir une quelconque majorité, le pouvoir sera obligé de tenir compte d’eux. Mais, avec les dégâts humains et matériels qu’ils ont occasionnés, le 31 octobre, la tâche s’annonce très compliquée pour cette opposition des salons feutrés qui a fait tuer tant d’Ivoiriens par cynisme.
En définitive, les opposants ivoiriens feraient mieux d’aller en stage au Burkina Faso pour apprendre le métier d’opposition. Sinon, pour le moment, c’est zéro pointé.
SW