Le Parti de Laurent Gbagbo (Le Ppa-ci) et celui du jeune leader politique Tidjane Thiam (Le Pdci-Rda) se sont assez vite sentis morveux et se sont trop vite mouchés dans cette affaire d’attaque de Yopougon.
Lors de l’attaque de rue des jeunes encagoulés de Yopougon dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 août 2025, les partisans et les voix officielles du PPA-CI et du PDCI-RDA ont trop vite fait de se dédouaner et d’accuser le Rassemblement des Houphouëtistes (RHDP), parti du président Alassane Ouattara, au pouvoir, de fomenter ainsi un complot contre l’opposition ivoirienne. Selon eux, l’objectif voilé recherché par le pouvoir serait de prétexter ces troubles de Yopougon pour museler l’opposition et annuler sa marche projetée pour le 9 août prochain. Très vite, les officines de l’opposition y ont vu la main des enfants en difficulté avec la loi, communément appelés « microbes », qui auraient donc agi et non des partisans de l’opposition. En un temps record, les leaders de l’opposition ont multiplié les conférences de presse, déclarations et autres communiqués de presse. Tous nient l’implication quelconque de l’opposition. « C’est un coup monté », ont-ils fait savoir. Et pourtant, le mode opératoire de l’incendie du bus et du véhicule de la police de Yopougon n’a rien de celui des enfants en conflit avec la loi. L’objectif recherché ici étant de montrer la limite de la force de protection de la Nation par le pouvoir. Prouver que la Côte d’Ivoire est attaquable. Se moquer alors du système de sécurité dont se vante le pouvoir. Les enfants en conflit avec la loi n’en ont cure de cet objectif. Et avec eux, la justice ivoirienne qui ne s’est pas laissée distraire par toutes ces sorties. Très vite, elle s’est saisie de l’affaire. La police d’investigation s’est mise en branle. La vérité a commencé à se faire sentir. Les auteurs sur le terrain sont arrêtés. Ils n’ont pas mis de temps pour faire des aveux. Ils ont parlé et même parlé fort. Des révélations sont faites sur l’identité des commanditaires de cette opération qui ont fait l’objet d’arrestations. Et hop ! de nouvelles conférences de presse sont programmées. On crie à la manipulation politique, au coup contre l’opposition. Sans laisser la justice aller en profondeur de ses enquêtes. Comme quoi, qui se sent morveux, se mouche…
Sam Wakouboué