Le président Ouattara et son système ont tout mis en œuvre pour retenir Guillaume Soro au RHDP. Tous les efforts et conciliabules ont été vains. Le 26 janvier, jour de la clarification, a consacré la rupture. Soro a décidé de quitter celui pour qui ses soldats disent tous avoir pris les armes en 2002.
Ses compagnons qui ont choisi de le suivre ont formé trois partis politiques coiffés par un Conseil politique qu’il pilote lui-même. En principe, il a de quoi être très occupé pour avoir du temps pour regarder dans le rétroviseur après la perte du perchoir de l’Assemblée nationale. Que non.
Il a envahi l’espace médiatique. Chaque jour que Dieu fait, il commet des erreurs et des fautes qui finiront par le détruire. Un internaute agacé a écrit que les jours pairs Soro affirme avoir démissionné du Rhdp et du Parlement pour une question de dignité. Mais les jours impairs, il indique avoir été chassé par Ouattara. Ce qui fait deux choses totalement contraires qui rendent illisible la copie de l’ancien patron des Forces nouvelles. Les faits similaires foisonnent.
Faisant le tour le tour des leaders politiques après son départ spectaculaire de l’hémicycle, il était le 28 février chez Affi Nguessan. Dans ses déclarations, il a affirmé être allé voir le president du Fpi, un homme d’Etat disponible qui a le souci de l`intérêt général. Il a exprimé le souhait de voir les anciens présidents d’Institutions se rencontrer pour “faire le diagnostic et l’Etat des lieux de la nation’’.
Chez Affi, il a clairement salué le « president du FPI » or quelques semaines auparavant, lors du décès du numéro 2 de Gbagbo, il a fait une déclaration qui n’a échappé à personne. « J’ai appris avec une vive émotion le décès ce samedi 03 novembre 2018 à Abidjan, de M. Aboudramane SANGARE, ancien Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères, Président par intérim du Front Populaire Ivoirien, à l’âge de 72 ans.
Je salue la mémoire d’un combattant passionné de la Démocratie et des Libertés individuelles, dont l’engagement au côté de M. Laurent GBAGBO pour l’instauration du pluralisme politique en Côte d’Ivoire, reste l’un des acquis irréductibles de notre pays. »
Les militants des deux camps du FPI se perdent en conjecture. Ils constatent que Soro adoube en même temps les camps en conflit ouvert. Selon qu’il se trouve dans la maison de Sangaré ou d’Affi, son discours est adapté à la situation. En ne voulait heurter personne, pour rester clean, son discours politique est devenu flou et sans vecteur.
Dans ses nombreux discours, Soro affirme qu’il ne s’en pendrait jamais à Ouattara mais tous les jours, c’est ce que font ses partisans et proches collaborateurs. Insulter Ouattara est devenu leur plat quotidien. Soro lui-même a avoué cette semaine que lorsqu’il était Premier ministre, des membres actuels du RHDP sont venus, devant lui, remettre en cause la nationalité d’Alassane Ouattara.
Le fait que ces gens (s’ils existent) soient repartis en toute impunité, sans aucune sanction achève de convaincre l’observateur, même neutre, qu’il y a très longtemps que le ver était dans le fruit. Qui aujourd’hui, dans ce pays peut se présenter à la Primature et regarder Amadou Gon Coulibaly droit dans les yeux pour lui dire que Ouattara n’est pas ivoirien et repartir sans s’attirer les foudres de la République ?
Parler permet de se découvrir car chaque discours porte en lui-même sa propre contradiction. Et là, à travers ses nombreux discours, Soro est en train de s’autodétruire.