Tout le monde voit et personne ne dit rien. Le long de plusieurs voies de nombreux villages et villes, les habitants déversent leurs ordures ménagères sur le trottoir. Tant et si bien que par endroits, le monticule d’immondices obstrue le passage. Pour constater cet incivisme, il n’y a pas lieu de chercher loin.
Il suffit simplement d’emprunter la route Abidjan-Abengourou et de jeter des regards, même furtifs sur les deux côtés de la chaussée en traversant les cités habitées. On est frappé par les quantités d’ordures déversées par les villageois sur le chaudron.
C’est à se demander s’il y a des autorités locales, des chefs, des cadres ou des mutuelles de développement qui veillent au bien-être de la population. Nous doutons fort que ce soit le rôle de la ministre en charge de la Salubrité, Anne Désirée Ouloto, d’aller demander aux villageois de conserver leurs ordures dans leurs maisons s’ils ne peuvent pas trouver dans leurs bourgades des lieux où les déposer. Elle a inventé le concept du grand ménage pour conscientiser la population sur la nécessité d’assainir son cadre de vie. Hélas ! Les Ivoiriens ne semblent pas suivre après un début euphorique. Pour ce qui concerne le déversement d’ordures sur la route, c’est un comportement impensable et inimaginable ailleurs.
Quand on emprunte la route internationale qui longe la côte de l’océan atlantique d’Abidjan à Lomé, c’est seulement dans la région du Sud-Comoé qu’on constate le déversement d’ordures sur le trottoir. Pourquoi c’est seulement en Côte d’Ivoire qu’on voit ce comportement malsain ? Les autres peuples seraient-ils plus intelligents que nous ? Avons-nous lié un pacte avec la saleté ? Ne savons-nous pas ce qui est bien pour nous ? Sommes-nous incapables de faire la différence entre la saleté et la propreté ?
On va se poser des milliers de questions sans réponses parce que cet incivisme dépasse l’entendement. Il ne reste au gouvernement que de brandir la chicotte et le fouet pour éduquer ou rééduquer les masses ivoiriennes.
Il y a des comportements tellement révoltants qu’on se demande s’il n’y a pas lieu d’organiser une grande cérémonie d’exorcisme pour purifier les mentalités et amener les Ivoiriens à faire ce qui est bien pour leur santé et pour leur environnement. Malgré toutes les sensibilisations, les gens continuent de vendre les sachets d’eau en plastique à tous les carrefours, les automobilistes continuent de jeter leurs mouchoirs sur la chaussée.
Les laveurs de voitures, eux, déversent les eaux usagées sur la chaussée et naturellement, cela dégrade le bitume à une vitesse vertigineuse et cela alimente la propagande selon laquelle le goudron est biodégradable. Qui ne voit pas les eaux des laveurs de voiture détruire le tronçon entre la prison civile et N’dotré ? On voit tous, mais, on préfère fermer les yeux et attendre que l’Etat vienne encore une fois réparer les routes qui avaient déjà été réparées.
Quelle inconscience ! La seule chose qui vaille aujourd’hui, c’est la répression contre ces Ivoiriens qui rament à contre-courant de l’intérêt général et même de leurs propres intérêts. L’Etat a l’obligation de faire leur bonheur contre leur gré.
MT