Une rocambolesque affaire d’enlèvement d’enfant pour une demande de rançon de 600 millions de francs CFA a secoué le Côte d’Ivoire la semaine dernière. Trois jours après l’opération digne d’un film hollywoodien, la police nationale a mis le grappin sur les six indélicats individus et remis la fillette à ses parents saine et sauve.
Comme toujours, depuis les reformes et la mise sur pied de la nouvelle police nationale, presque tous ceux qui commettent les grands crimes n’échappent pas aux filets de la police. Avec une police scientifique hyper équipée, avec l’installation de plus de 10.000 caméras de surveillance dans la ville d’Abidjan et l’identification de tous les usagers du téléphone portable, le pouvoir ivoirien s’est donné les moyens de sécuriser et rassurer la population.
Quand l’enlèvement de l’enfant était en cours, deux comités de crise ont été installés : l’un a Abidjan et l’autre à Paris vu que le père de la victime était un français d’origine ivoirienne. Les autorités françaises se proposaient de faire venir des spécialistes à Abidjan pour épauler les fins limiers ivoiriens. Quand l’ambassadeur de France à Abidjan a vu le dispositif de géolocalisation de la police ivoirienne, il a estimé que ce serait inutile de faire des hommes ou du matériel sur les bords de la lagune Ebrié.
Bien évidemment, au bout de trois jours de traque les malfrats ne pouvaient qu’être neutralisés. La réussite spectaculaire de cette opération devrait être interprétée comme le signe de la maturité et du renouveau des forces ivoiriennes. C’est vrai que nulle part au monde, on ne peut parler de sécurité à 100% sans aucun risque mais, force est de reconnaître que beaucoup d’efforts ont été accomplis en Côte d’Ivoire. Les auteurs de presque tous les grands braquages sont appréhendés quelques jours après leurs forfaits.
Les bandits qui ont tué le client d’une banque devant la Sodemi ou même les individus qui ont attaqué en pleine brousse vers Adzopé la fourgonnette de convoi d’argent ont été épinglés. Presque chaque mois, de redoutables coupeurs de routes se font descendre par les forces de sécurité. On a encore en mémoire cette belle opération de la police sur l’axe Yamoussoukro-Bouaflé qui a permis de démanteler un gang de coupeurs de route.
Le phénomène des microbes, ces enfants en conflit avec la loi, qui a avait défrayé la chronique est en nette régression. C’est indéniable qu’un vent nouveau souffle sur les forces de sécurité ivoiriennes en ce moment. L’esprit du racket policier a pris du recul même s’il n’a pas complètement disparu.
Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des policiers en train de pousser un véhicule en panne sur la chaussée. Scène surréaliste et même inimaginable il y a quelques années. Plusieurs internautes ont fait des témoignages édifiants sur cet esprit nouveau qui plane. Certains d’entre eux se posaient même la question de savoir si c’était en Côte d’Ivoire qu’on constatait ces faits. C’est le lieu de féliciter pour une fois ceux qui sont à l’origine de ce changement de mentalité.
C’est bon de critiquer, de toujours réclamer une amélioration des conditions de vie et de sécurité. Mais quand le travail abattu est acceptable, il faut aussi le reconnaître. Cela ne nous enlève rien.
Traoré Moussa