La saison des pluies vient de démarrer avec son cortège d’inondations et de désolation. Déjà, deux victimes et de nombreux dégâts matériels enregistrés. La Maison de la presse d’Abidjan n’a pas échappé aux intempéries. Un gros arbre a endommagé dans sa chute les installations électriques, téléphoniques et provoqué un court-circuit qui a endommagé plusieurs appareils.
Au carrefour de l’Indénié et dans plusieurs quartiers de la ville d’Abidjan des dégâts importants ont été signalés. Or là, nous ne sommes qu’au début des pluies. Les services de la météorologie annoncent deux mois de pluviométrie abondante. Chaque année, on assiste presque impuissants au même scenario. A l’image du serpent qui se mord la queue, à la même période, c’est même le bal. Les quartiers à risque pleurent des victimes. L’Etat et les âmes charitables volent au secours des victimes.
On leur demande de quitter les zones dangereuses. Que nenni ! Apres les funérailles et passée l’émotion, les populations récalcitrantes recolonisent les espaces dangereux qui avaient été déguerpis et l’année suivante le cycle des dégâts humains et matériels reprend.
Il y a une indiscipline notoire des populations difficilement compréhensible. Quand on regarde les images de l’inondation au carrefour de l’Indénié, on constate que ce sont les sachets d’eau et les sacs en plastiques qui ont bouché les canalisations et l’eau est sortie de son lit pour occasionner l’inondation. On est encore plus remonté et révolté quand on réalise que l’usage de ces matières plastiques est interdit depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire.
Que faut-il faire pour amener les Ivoiriens à comprendre que ces sachets sont nuisibles pour leur santé et leur environnement ? Doit-on emprisonner tous ces gens qui vendent au vu et au su de tous les sachets en plastique sur la route ? Quel est ce peuple qui ne respecte aucune décision même lorsqu’elle est prise dans son propre intérêt ? Pourquoi ailleurs les citoyens respectent les décisions et pas ici ? Assurément, quand l’incivisme atteint ce stade, l’on est obligé de se tourner vers la loi et la rigueur dans son application pour faire respecter l’Etat et ses consignes et décisions. Tant qu’on se contentera de saisir les stocks de sachets plastiques et laisser en liberté les fabricants et les commerçants, ce phénomène ne disparaîtra jamais.
Les sachets plastiques continueront de joncher les rues et se déverser dans les caniveaux pour boucher toutes les canalisations. Sans mesures fortes, énergiques et visibles ces sachets, objets de nos malheurs, ne disparaîtront jamais de notre environnement. Les caniveaux sont bouchés partout dans le District d’Abidjan.
La ministre de la Salubrité, Anne Ouloto a lancé l’opération « Grand ménage » pour que chacun à son niveau fasse ce qu’il peut pour assainir le cadre de vie commun. Aujourd’hui, à l’heure du bilan, c’est l’éternel recommencement. Les sachets plastiques sont partout. Les pauvres dames chargées de faire le ménage sur la route balaient, balaient et re-balaient la chaussée et les trottoirs. A peine elles ont fini que les sachets reviennent au même endroit comme si les Ivoiriens n’ont plus de jugeote. Jusqu’à quand cette indiscipline ?
Traoré Moussa