En prélude à la journée internationale dédiée à la promotion des droits de la femme et en cette période de covid-19, la direction régionale de la famille, de la femme et de l’enfant d’Aboisso, en collaboration avec le comité national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, a organisé, à la salle de réunion de l’ifef Aboisso, une table ronde sur les droits des femmes et l’impact de la covid-19 sur leurs conditions de vie.
Étaient invités à ces assises, les leaders d’associations féminines, les leaders religieux, des chefs de communauté, des journalistes et certaines autorités administratives de la localité. Il s’agit, pour les organisateurs de contribuer à la promotion des droits de la femme et à la lutte contre les violences basées sur le genre, surtout en période de covid-19, à travers l’information et la sensibilisation des leaders d’opinion. Après les discours pour planter le décor où madame Oyou Touré, représentant le préfet de région, préfet du département d’Aboisso a appelé, au nom de son mandant, les participants à garder une oreille à ces assises qui sont d’une importance capitale et vitale, plusieurs interventions d’experts sur la question, ont meublé l’activité.
De la typologie et la prévalence des violences basées sur le genre en période de covid-19, en passant par leur impact sur la vie des femmes et des enfants, l’état des lieux sur les dispositions légales ivoiriennes protégeant les femmes et l’implication des communautés dans la lutte contre ces actes de violence, tout a été passé au peigne fin. Il en ressort des interventions que le nombre de cas de violences basées sur le genre, en Côte-d’Ivoire, est passé du simple au double, en période de covid-19.
A en croire madame Bessy Josiane, directrice du comité national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, paneliste, ce nombre est passé d’un peu plus de 2000 cas en 2018 à un peu plus de 5000 cas en 2020. « Les cas de viol ont aussi augmenté », a-t-elle martelé.
Selon Koffi Gislain, psychologue, paneliste, la maladie de la covid-19 avec ses exigences, a créé un stress qui a engendré une sorte de traumatisme social et familial.
« Il faut donc s’orienter vers les spécialistes pour la prise en charge et le suivi des familles », a-t-il conseillé.
Madame Etty Eliane Rita, paneliste, a relevé, à travers plusieurs lois, que l’Etat ivoirien s’est bien préoccupé de la question de la protection de la femme bien au plan civil, pénal que social.
« Mais il faut penser au renforcement de ces dispositions existantes pour davantage de protection à la femme », préconise-t-elle.
Pour sa part, Dako Olivier, directeur régional de la femme, de la famille et de l’enfant, paneliste, a appelé à l’implication sans faille des communautés dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
Pour lui, c’est dans les communautés que les gens vivent, tout se fait avec la communauté, religieuse, ethnique ou associative.
« Il faut donc l’engagement et l’implication de toutes les structures communautaires dans la lutte contre ces violences. Les leaders de communautés étant bien écoutés, les objectifs pourront être atteints », pense-t-il.
Ahoussi Delmas, Correspondant régional